Faut-il interdire le NPD ?
15 novembre 2011Comment est-il possible que trois personnes aient pu vivre 13 ans dans l'illégalité et aient réussi pendant cette période à commettre dix meurtres, à blesser grièvement plusieurs autres personnes et à braquer 14 banques ? s'interroge die tageszeitung qui pose en tout dix questions, en Une, aux services de sécurité allemands autour de cette affaire. Comment le groupuscule a-t-il réussi à obtenir des papiers ? A-t-il commis d'autres délits que ceux qui sont déjà connus ?
L'incrédulité est d'ailleurs le sentiment qui ressort en premier à la lecture des journaux du jour qui se montrent également prudents concernant la marche à suivre vis-à-vis du NPD, le parti d'extrême droite. Ce dernier dispose de plusieurs sièges dans des parlements régionaux et constitue le coeur de la mouvance d'extrême droite. Son interdiction fait régulièrement débat en Allemagne.
La Süddeutsche Zeitung par exemple comprend que la découverte du groupe "Clandestinité national-socialiste" créée le besoin d'une réaction sévère de la part de l'Etat - non seulement contre les coupables et leurs soutiens mais aussi contre ceux qui font la publicité de l'idéologie raciste et xénophobe dont l'organisation nénonazie s'est, de toute évidence, inspirée. Interdire le NPD reviendrait assurément à porter un coup très dur aux milieux d'extrême droite. Mais ses militants resteraient aussi dangereux qu'ils le sont actuellement, affirme le journal. Pour la Süddeutsche, l'Etat n'a pas le choix : supporter que le NPD conserve ce statut privilégié de parti politique est le prix à payer pour pouvoir continuer à surveiller, de l'intérieur, les extrêmistes de droite.
Même avis de la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui estime qu'il faut pour le moment donner la priorité aux enquêtes et s'assurer que l'on peut réellement établir un lien solide entre le groupuscule néonazi et le NPD.
Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Cécile Leclerc