Faire la bombe...
14 avril 2010Le premier mérite de Barack Obama, explique la Süddeutsche Zeitung, est d'avoir su convaincre autant de pays qu'il était de leur propre intérêt de sécuriser les produits nucléaires. Mais dans ce domaine, les déclarations d'intention ne suffisent pas car elles ne parviendront pas à impressionner des terroristes d'Al Quaïda. Il est donc important d'imposer aux états des étapes concrètes. Pour le chef de la Maison-Blanche, c'est un succès que d'avoir convaincu le Chili et l'Ukraine d'abandonner leur uranium enrichi.
Les autorités de sécurité nucléaire vont travailler sur le fil du rasoir, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Sans cesse en alerte pour surveiller de près les activités du terrorisme transnational, elles ne doivent pas dans le même temps céder à un alarmisme de mauvais aloi. Si les terroristes d'aujourd'hui ne peuvent pas bricoler une bombe nucléaire en se servant au Bricomarché du coin, les renseignements fournis par les spécialistes sur les nombreux groupes terroristes qui auraient déjà tenté de se procurer des armes de destruction massive sont inquiétants. Il faut donc ouvrir l'œil pour assurer le stockage sûr des matières nucléaires. Mais les installations militaires ne sont pas les seules sources de danger, selon le quotidien. Les matières fissiles dédiées aux applications civiles doivent être tout autant surveillées. Si cette conférence a pu attirer l'attention sur ce sujet, elle a déjà rempli sa première mission.
Le quotidien revient aussi en Une, sur les allègements fiscaux de 16 milliards d'euros proposés par le FDP, le deuxième partenaire de la coalition au pouvoir à Berlin. Ce qui fait dire à la Frankfurter Rundschau : contrairement aux avis des experts, du Ministère des Finances et même de leurs propres rangs, les Libéraux continuent d'exiger des allègements fiscaux que l'état allemand ne peut pas se permettre, tant ses caisses sont vides. Paniqués à l'idée de se voir de nouveau reprocher leur pusillanimité, Westerwelle et consorts veulent transformer leurs promesses électorales en projet gouvernemental.
die Welt exprime sa déception. Avec ces nouveaux projets fiscaux, les Libéraux rentrent dans le système égalitaire qui règne en Allemagne et abandonne son rôle de défenseur des hauts revenus. Après la mini-réforme inutile de la TVA sur les nuits d'hôtel, la soi-disant réforme fondamentale de la fiscalité allemande manque d'envergure. Le rêve d'une société équitable qui récompenserait avec justesse l'effort et les performances est bien fini.