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Etat d'urgence en Thaïlande

Audrey Parmentier2 septembre 2008

Le premier ministre Samak Sundaravej a décrété l'Etat d'urgence. Mais les manifestants qui protestent contre le gouvernement depuis une semaine n'ont pas l'intention de mettre fin à leur mouvement.

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Violences entre opposants et partisans du gouvernementImage : AP

L'état d'urgence ne durera que quelques jours, les soldats qui ont commencé à se déployer à Bangkok ne sont pas armés, ils n'utiliseront pas la force contre les manifestants. C'est ce qu'a tenu à souligner le premier ministre qui s'est voulu rassurant:

«La vie publique va continuer normalement. Mais nous devons faire quelque chose pour mettre un terme aux manifestations qui ont lieu devant le bâtiment du gouvernement. L'état d'urgence est la seule possibilité de résoudre ce problème. Ces gens nous poussent à les déloger. Personne n'a le droit de faire ce qu'ils font là-bas depuis une semaine.»

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Le premier ministre et leader du Parti du Pouvoir du Peuple Samak SundaravejImage : AP

Ces gens, ce sont les membres de l'Alliance du Peuple pour la démocratie qui manifestent depuis mardi dernier à l'intérieur même du siège du gouvernement. Hommes d'affaires et académiciens, ils accusent Samak Sundaravej d'être la marionnette de l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra qui a lui même été chassé du pouvoir par les militaires il y a deux ans.

Cette nuit, des affrontements entre manifestants et partisans du chef du gouvernement ont fait au moins un mort et 34 blessés. Depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence, les pro Samak ont abandonné leurs positions. Mais les opposants, eux, sont bien décidés à camper sur leurs positions, jusqu'à ce que le Premier ministre démissionne. Ils ont même appelé la population à se joindre à eux et les syndicats à bloquer le pays, comme ils l'avaient fait il y a deux ans. Titinan Pongsudhirak est politologue :

«Les gens qui ont renversé Thaksin sont impatients, ils veulent prendre le pouvoir, ils veulent renverser le gouvernement Samak et le remplacer par un gouvernement mis en place par le roi. Un gouvernement dirigé par l'Alliance du peuple pour la démocratie est la deuxième possibilité qui s'offre à eux. C'est la tyrannie d'une minorité: nous avons eu des élections législatives en décembre et c'est le Parti du Pouvoir du Peuple qui les a gagnées. Nous devons les contrôler et leur faire porter la responsabilité de tout cela, mais on ne peut pas les déloger par la violence.»

Mais l'Alliance vient d'obtenir le soutien de la Commission électorale thaïlandaise qui accuse le PPP de fraude électorale et demande la dissolution de cette formation.