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Espace Schengen- L'Europe ouvre ses frontières

Philippe Pognan21 décembre 2007

La nuit dernière à minuit, les derniers restes du Rideau de Fer sont tombés.

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Image : AP GraphicsBank

Dix-huit ans après la Chute du Mur de Berlin, 12 ans après l’ouverture des ses premières frontières occidentales, l’ Europe des 15 états de l’espace Schengen s’est ouverte vers l’Est et le Sud à neuf pays tous membres de l’Union européenne et pour la plupart ex pays satellites de la défunte Union Soviétique : Estonie, Lituanie, Lettonie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie, Hongrie, mais aussi l’île de Malte au sud dans la Méditerranée. L’espace Schengen a été nommé selon la ville luxembourgeoise de Schengen où fut décidé en 1985 de supprimer progressivement les contrôles aux frontières intérieures de l’Europe. Depuis ce matin 0 heures l’Allemagne ne contrôle plus ses 646 km de frontières avec la République Tchèque, ni les 456 km avec la Pologne, ce qui réjouit les Européens convaincus, mais ne fait pas la joie de tous dans les régions frontalières.

Certains médias allemands ces dernières semaines, renforcant certains vieux clichés et préjugés, se sont fait l’écho des angoisses d’une partie la population des régions frontalières avec la République Tchèque et avec la Pologne. Les dangers évoqués : infiltrations de clandestins travaillant au noir, augmentation de la prostitution, du trafic de drogue, des vols etc… Les vendeurs de systèmes d’alarme et de portes blindées ont enregistré une forte augmentation de la demande. Le président du syndicat de la police allemande GDP, Josef Scheuring parlait fin novembre à Francfort sur l’Oder, ville frontière avec la Pologne, d’une « invitation lancée aux délinquants ».

Une opinion que ne partage pas du tout le premier responsable de la sécurité en Allemagne, le ministre allemand de l’Intérieur Wofgang Schäuble:

'La décision d’élargir l’espace Schengen a été minutieusement examinée longuement réfléchie et bien préparée. C’est une décision que l’on peut assumer. Et elle ne signifie pas moins de sécurité pour les gens , mais à moyen terme davantage de sécurité .“

Fait est que les contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen seront renforcés. Et à la place des contrôles fixes aux frontières entre anciens et nouveaux états Schengen, il y aura des contrôles mobiles de part et d’autres de la frontière. Par exemple jusqu’à trente kilomètres à l’intérieur de l’Allemagne et 15 kilomètres à l’intérieur de la Pologne. Ainsi ce matin sur l’autoroute allemande A 12, à une dizaine de kilomètres de la frontière germano-polonaise, barrage de police pour tous les camions provenant de Pologne. 140 fonctionnaires, policiers et douaniers,Allemands et Polonais la plupart bilingues s’entraînent à ce que sera désormais leur nouveau travail commun, les contrôles mobiles.

Andrzej Kaminski, officier supérieur de la police polonaise, l’ouverture des frontières aura plus d’effets positifs que négatifs :

' Du côté polonais , la population n’est pas anxieuse , les Polonais se réjouissent même, parce qu’ils pensent qu’avec la supression des installations frontalière les contacts économiques et culturels se développeront mieux…'

Désormais, les quelques 10 000 camions qui passent en 24 heures le pont autoroutier près de Francfort ne devront plus patienter systématiquement plusieurs heures au poste frontière. Depuis quelques heures, il n’existe plus!