Escalade...
13 avril 2011Fukushima, le choc au ralenti, écrit la Frankfurter Rundschau. Depuis un mois maintenant, le monde suit avec attention et effroi l'incident nucléaire de Fukushima qui s'est transformé au fil des jours en catastrophe à la Tchernobyl. Tokyo a officiellement confirmé hier ce que tout le monde savait déjà. Le dilettantisme avec lequel la société Tepco, l'exploitant de la centrale, et le gouvernement nippon ont géré cette catastrophe depuis un mois dépassent l'entendement. Au début, tout allait très bien, tout était sous contrôle, pas besoin d'aide... On aurait cru entendre les propos du gouvernement soviétique à l'époque de Tchernobyl.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung toutefois, Fukushima n'a pas la même ampleur que Tchernobyl. Aujourd'hui, la population japonaise n'a pas dû affronter de fuites radioactives de grande ampleur, la distribution des comprimés d'iode a été réalisée à temps. Par contre, sur le plan politique, l'ampleur des deux catastrophes est définitivement identique.
Die Welt revient dans ses colonnes sur la situation en Libye après la réunion des Ministres des Affaires étrangères européens. Apparemment, dit le quotidien, l'Europe cherche une nouvelle mission. Les révolutions dans les pays arabes lui montrent que son ancienne politique à l'égard des pays méditerranéens et du Proche-Orient est un échec. Comme l'intervention voulue par Paris, Londres et Washington a été confiée à l'OTAN, Bruxelles veut maintenant assumer l'aide humanitaire. Cela permettrait à Berlin, qui a refusé toute participation à l'intervention militaire, de ne plus faire bande à part. Que cette participation soit aussi dangeureuse pour les soldats allemands qu'une véritable mission de combat ne joue soudain plus aucun rôle. Curieuse politique que celle-là.
En politique, allemande cette fois, la Süddeutsche Zeitung revient sur les critiques adressées au gouvernement Merkel par Peter Schaar, le chargé de la protection des données personnelles. Ce n'est pas un zéro pointé mais un « doit mieux faire ». En outre, les diverses réactions au sein de la majorité gouvernementale montrent bien le délabrement du consensus politique au sein de la coalition. Ces luttes intestines au sujet du stockage des données personnelles paralysent d'autres projets, notamment la loi sur une meilleure protection des données des internautes.
Aucune des promesses faites n'a été tenue, lance la Tageszeitung. Pire encore, Peter Schaar soulève un autre lièvre : La Cour Européenne de Justice a en effet exigé l'indépendance des autorités nationales de protection des données individuelles. L'Allemagne n'a toujours pas traduit cette exigence dans sa législation. Berlin risque ainsi plusieurs dizaines de millions d'euros d'amendes que pourrait lui infliger Bruxelles.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Aude Gensbittel