Epi... c'est tout ?
12 février 2014La Frankfurter Allgemeine Zeitung explique que l'espèce 1507 serait la première sorte de plante transgénique autorisée dans l'agriculture européenne, depuis le maïs 810 de Monsanto en 1998. Ce nouveau maïs est résistant aux desherbants et il produit une substance contre des insectes, pour se protéger d'un papillon dont les larves sont nuisibles et détruisent chaque année près de 4% de la production mondiale de maïs. Le ministre allemand de l'agriculture a déjà annoncé son intention d'interdire cet OGM en Allemagne.
La Süddeutsche Zeitung rappelle que le maïs génétiquement modifié crée la polémique non pas à cause de sa dangerosité potentielle pour l'Homme mais peut-être pour certains insectes. La SZ estime que la position allemande reflète la politique de la chancelière, qui raisonne de façon pragmatique. Puisque les ministres allemands ne sont pas unanimes sur la question, et que l'Autorité européenne de sécurité des aliments n'a pas pu établir de dangerosité formelle de cet OGM, l'Allemagne n'a pas à trancher. Les agriculteurs qui sont contre n'auront qu'à renoncer à planter ce maïs.
Die Welt ne comprend pas que le gouvernement allemand ne soit pas arrivé à définir une position commune sur le maïs OGM et qu'il ait opté pour l'attentisme. Pour le journal, l'abstention est la forme la plus faible de prendre des décisions dans une démocratie.
Jusqu'à présent, la chancelière allemande n'a pas souvent eu à se prononcer publiquement sur les OGM, écrit die tageszeitung. Or l'abstention de l'Allemagne revient à une approbation, puisque Berlin laisse le soin à la Commission européenne de trancher. La taz poursuit : la chancelière prend l'opinion publique allemande à contre-pied mais ne l'assume pas : seuls les ministres hostiles aux OGM s'expriment publiquement sur la question. Et le journal déplore qu'Angela Merkel prenne ses concitoyens pour des benêts : quand elle prétend qu'un « non » de l'Allemagne n'aurait pas suffi à bloquer l'OGM. Alors que la chancelière a déjà montré plusieurs fois sa force de persuasion et son influence sur les autres Etats membres à Bruxelles.