Entre (eux) deux
18 juillet 2008Les journaux aujourd'hui commentent largement le jugement de la cour de cassation allemande qui a posé le principe suivant : un parent seul - et dans les faits il s'agit le plus souvent de la mère - ne peut être contraint à travailler à plein temps, même si ses enfants sont à la crèche ou à l'école toute la journée.
Pour la Süddeutsche Zeitung, le mode de vie que choisit une mère, cela ne concerne pas l'Etat. Si, après la naissance, elle retourne travailler aussi vite ou bien aussi tard que possible, ou si elle préfère une solution intermédiaire : des choix qui devraient rester son affaire et celle du père. Mais, malheureusement, cela ne se règle souvent pas sans l'intervention de l'Etat, constate la SZ. D'une part, les possibilités de travail dépendent généralement de l'encadrement des enfants que propose l'Etat. D'autre part, on a besoin de lui comme arbitre lorsque le couple se brise et qu'il se querelle à propos du montant et de la durée de la pension. Alors les lois abstraites aussi bien que les décisions concrètes du tribunal des affaires familiales sont nécessaires.
Et ce jugement est justement la première concrétisation de la politique familiale « moderne » de la grande coalition au pouvoir, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le bien-être de l'enfant et la notion de responsabilité était déjà au centre des préoccupations du gouvernement précédent avec un projet de réforme du droit de pension. Cela signifie que le mariage perd encore de sa signification. Une prolongation de la pension est également prévue pour les couples qui ont eu un enfant hors mariage. Mais le quotidien approuve : mariage ou pas, le traitement doit être le même lorsqu'il est question de la protection des enfants.
« Plus le gâteau est gros, plus l'invité est aimable » : ainsi peut-on résumer la première visite d'Angela Merkel en Algérie, selon la Tageszeitung. La chancelière allemande veut s'assurer des contrats et la démocratie, ce sera peut-être pour plus tard. L'Algérie n'a jamais été autant courtisée. Car le pays détient du pétrole et du gaz. Et les courtisans préfèrent oublier que le pays est très loin de la démocratisation. Angela Merkel ne fait pas exception, au contraire, elle confirme la règle.
En Une de die Welt, enfin, les relations entre Washington et Téhéran. La peur peut être salutaire, écrit le journal. Hier encore, il semblait que la menace de guerre dans le golfe persique pouvait à tout moment se réaliser. Aujourd'hui les Etats-Unis envoient un signal fort en direction de l'Iran, et derrière de lourdes protestations les Iraniens aux pouvoir font en fait preuve de relâche. Et il n'est pas seulement question de petites gentillesses diplomatiques, mais bien de paix ou de guerre. Et au passage de prix du pétrole, de conjoncture mondiale et d'inflation. Les Iraniens redoutent l'attaque, les Américains redoutent les conséquences.