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Enlèvement d'une Allemande en Irak

Christophe LASCOMBES30 novembre 2005

Susanne Osthoff, archéologue et membre d'une organisation humanitaire, est le premier otage allemand en Irak. La presse allemande commente dans son ensemble cet événement qui marque les esprits dans le pays.

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Convertie à l'Islam, Susanne Osthoff travaillait depuis longtemps pour une organisation humanitaire en Irak.
Convertie à l'Islam, Susanne Osthoff travaillait depuis longtemps pour une organisation humanitaire en Irak.Image : dpa

Avant, les choses étaient simples, déclare la Tageszeitung de Berlin, le lien était vite établi entre l’appartenance d’un pays aux forces de la coalition occidentale en Irak et l’enlèvement de leurs ressortissants. Désormais, ce genre d’analyse politique simpliste est caduque.

A son tour, l’Allemagne vient d’être rattrapée par la guerre en Irak, lance Die Welt. Si Berlin a longtemps cru que rien n’arriverait à ceux qui n’envoient pas de soldats sur ce théâtre d’opérations, l’enlèvement de Susanne Osthoff démontre le contraire. Désormais, ni la neutralité, ni la nationalité, ni même la confession islamique (la jeune archéologue s’était convertie à l’Islam) ne peuvent empêcher les terroristes de frapper.

La Frankfurter Rundschau remarque : que ce soit pour des motifs politiques ou tout simplement pour obtenir une rançon, il importe peu aux ravisseurs que leurs otages, à l’instar de Susanne Osthoff, soient venus en Irak pour aider la population. L’espoir d’une issue heureuse pour la jeune femme et son chauffeur reste mêlé d’amertume avec la triste certitude que ce rapt sera une raison supplémentaire pour les organisations humanitaires d’abandonner leur travail en Irak en raison des dangers courus par leur personnel.

Pour autant, souligne la Süddeutsche Zeitung, l’Allemagne ne doit pas être tentée de faire cavalier seul dans cette affaire. D’une part, parce que les tractations politiques ne sont jamais fructueuses avec des terroristes et deuxièmement, parce que le front commun formé par les Occidentaux reste la seule réponse possible à la terreur islamiste, même si cela reste difficile avec le gouvernement Bush.

Il est donc d’autant plus urgent d’aider l’Irak au rétablissement de la sécurité dans le pays, continue la Frankfurter Allgemeine Zeitung. C’est ce à quoi s’emploie l’Allemagne en formant du personnel irakien de sécurité à Abou Dhabi. Berlin ne doit donc pas se laisser intimider par cette prise d’otage, conclut le quotidien.