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RDC : le DDR, programme d'insertion ou de punition ?

Philippe Pognan24 juin 2016

En République démocratique du Congo, les ex-rebelles et miliciens démobilisés vivent depuis des années dans d'anciens camps militaires délabrés en brousse dans de très mauvaises conditions.

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Bildergalerie Demokratische Republik Kongo
Image : Nami Kashani

Die taz, la taz se penche sur le sort de ces milliers d'ex-miliciens ou anciens combattants démobilisés des groupes armés en République démocratique du Congo. Ces dernières années, depuis qu'ils ont déposé les armes, ils vivent de manière précaire, cantonnés au fin fond de la jungle dans des camps du programme DDR, désarmement, démobilisation et réinsertion.

Mai-Mai-Rebellen
Rebelles Mai Mai 'Bakata Katanga' (Photo d'archives)Image : picture-alliance/dpa

La semaine dernière des heurts mortels sont survenus à Kamina, une ancienne caserne du sud-est de la RDC, lorsqu' un groupe d'ex-rebelles ont manifesté contre leurs conditions de vie. Selon la Fondation Bill Clinton pour la Paix,une ONG à Kinshasa, six ex-rebelles et trois soldats auraient été tués. Les ex-rebelles parlent eux de 27 morts. Récemment encore, une autre mutinerie avait eu lieu dans une autre base militaire accueillant le DDR, à Kitona, dans l'extrême ouest du pays. Le quotidien berlinois rapporte les propos de Bertrand Bisimwa président de l'ex-rébellion congolaise du M 23, le Mouvement du 23-Mars qui déplore "de graves incidents mortels à répétition, l'incapacité du gouvernement à faire aboutir son propre programme, et les très mauvaises conditions de vie entretenues dans les centres de démobilisation ". La plupart des ex- miliciens, frustrés, vivotent inactifs dans ces camps, ils ont terminé leur formation, et souffrent d'être si éloignés de leurs femmes et de leurs enfants dans de lointaines provinces.

Depuis longtemps déjà, les organisations internationales des droits de l'Homme critiquent le gouvernement du Congo pour la manière dont il traite les ex-rebelles démobilisés. Selon les plans de la mission onusienne au Congo et du gouvernement de Kinhasa, plus de 20.000 combattants doivent être resocialisés, reclassés au cours des prochaines années grâce au programme de démobilisation financé par la Banque Mondiale. Les ex -combattants doivent être formés à des métiers tels que mécaniciens, menuisiers ou maçons.
Mais le processus piétine et selon la taz, la plupart des hommes ainsi casernés ressentent le progrmme de démobilisation davantage comme un programme de punition que comme un programme d'intégration sociale.

Kongo M23 Rebellen ziehen aus besetzten Gebieten
Des rebelles du M23 à Goma (en décembre 2012)Image : Phil Moore/AFP/Getty Images
politischer Chef der Rebellengruppe M 23 Bertrand Bisimwa
Le chef politique de l'ex groupe rebelle M 23 Bertrand Bisimwa (photo d'archives)Image : JUNIOR D.KANNAH/AFP/Getty Images

Autre thème: les incidents de frontières entre l'Ethiopie et l'Erythrée

L'Ethiopie et l'Erythrée se livrent régulièrement des escarmouches militaires, provoquant des incidents de frontières répétés. C'est un conflit qui couve, un conflit larvé, qui n'attire guère l' attention au niveau de la diplomatie internationale, souligne la Süddeutsche Zeitung ; d'autres crises dans la région, le terrorisme islamiste en Somalie par exemple, paraissant plus graves.

Eritrea Präsident Isayas Afewerki
Le président de l'Erythrée, Isayas Afewerki a lancé un cri d'alarme aux Nations uniesImage : picture-alliance/dpa

Ces jours-ci pourtant les différends frontaliers entre l'Erythrée et l'Ethiopie menacent – encore une fois-de s'amplifier dangereusement. Le gouvernement érythréen a lancé un appel à l'aide aux Nations unies:" le puissant voisin du sud préparerait actuellement une offensive militaire d'envergure et se préparerait à une véritable guerre".

Il semble que l'Ethiopie ne rejette pas un tel scénario , relève le quotidien de Munich. La semaine dernière le gouvernement d'Addis Abeba a lancé un avertissement au président de l'Erythrée, Isaias Afewerki: „Nous espérons que le président érythréen ne va pas répéter l'erreur de nous entraîner dans une guerre ouverte", a-t-on pu lire dans un communiqué après des combats avec artillerie et blindés à la frontière entre les deux pays près de la ville de Tserona.

Äthiopien Soldat an der Grenze zu Eritrea
Soldat éthiopien à la frontière de l'ErythréeImage : Getty Images/AFP/M. Longari

Les deux parties s'accusent mutuellement d'avoir provoqué ces hostilités. L'Erythrée a affirmé avoir tué "plus de 200" soldats éthiopiens et en avoir blessé 300 autres dans ces combats à Tserona, sans faire état du nombre de victimes dans ses rangs. De son côté l'Ethiopie n'a fourni aucun bilan, évoquant seulement "un nombre important de victimes des deux côtés, mais plus dans le camp érythréen".

Les deux pays voisins de la Corne de l'Afrique, qui ont déjà connu un conflit frontalier meurtrier de 1998 à 2000, s'accusent mutuellement depuis longtemps d'attaques et de soutiens à des rebelles dans chaque pays. En fait, depuis les accords de paix signés en 2000, les deux pays demeurent ennemis et leurs forces se surveillent de près le long de la frontière lourdement fortifiée. Selon la Süddeutsche Zeitung, le conflit frontalier offre la chance aux deux gouvernements de détourner l'attention d'autres problèmes pressants dans les domaines économique, agricole, ou social. Une vieille tactique connue mais des plus dangereuses pour les deux voisins de la Corne de l'Afrique , conclut le quotidien de Munich.

Grenzkonflikt Eritrea Äthiopien Soldaten Eritrea
Soldats éthiopiens lors de la libération de la ville de Zalambessa, le 26 Mai 2000.Image : AP