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En Angola, les élections sont jouées d'avance

Rémy Mallet | Antonio Cascais
25 juillet 2017

Même si l'actuel président angolais, au pouvoir depuis 38 ans, a décidé de ne pas être candidat, son parti devrait selon toutes vraisemblances continuer à gouverner à l'issue des élections du 23 août .

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José Eduardo dos Santos
Image : picture alliance/dpa/P.Novais

Six partis politiques sont en lice pour obtenir la majorité des sièges au Parlement, nécessaire à la désignation du président de la République. En Angola, le chef d'Etat n'est pas élu au suffrage universel direct. Le président est donc le chef du parti qui remporte le plus de voix aux élections législatives. 

Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), dirigé par le président Jose Eduardo dos Sotos, est depuis le dernier Congrès sous le contrôle du ministre de la Défense João Lourenço. Il a été choisi par le chef d'Etat pour lui succéder. Et nul doute qu'il sera le futur président. Cette fois encore l'opposition n'a aucune chance de l'emporter. 

"L'opposition ne pourra pas gagner les élections. C'est vrai qu'il y a de la frustration au sein des électeurs de l'actuelle majorité. Ce qui pourrait permettre à l'opposition d'engranger des voix. Mais l'opposition est divisée. Elle ne semble pas avoir un leadership fort. Et puis, son message peine à être compréhensible"explique le journaliste José Adalberto.

Angola Wahlkampf Joao Lourenco MPLA
C'est à João Lourenço que revient la direction du parti MPLA

Une dictature parlementaire

Teka Ntu est chargé des relations extérieures pour l'Alliance Patriotique Nationale, un parti créé il y a seulement deux ans. Selon lui, le gros handicap des partis de l'opposition angolaise reste l'état de leurs finances.

Un manque de moyens freinerait la concurrence avec le parti au pouvoir. Une situation qui fait que perdure une sorte de dictature.

"C'est triste de voir que l'opposition n'a jamais réussi à obtenir 50 des 220 sièges du Parlement. Ce que nous vivons actuellement en Angola, c'est une sorte de dictature parlementaire. Et cela doit cesser", affirme l'opposant angolais. 

Il reviendra aux quelques neuf millions d'électeurs de trancher dans un mois, même si personne en Angola ne doute vraiment du dénouement.  Le scrutin se déroulera sans témoins étrangers car il y a une semaine, Luanda a refusé l'envoi d'observateurs électoraux de l'Union européenne.