Emmanuel Macron en Afrique, un déplacement très attendu

C’est un voyage minutieusement préparé. Avant la tournée ouest-africaine d’Emmanuel Macron, le "Conseil présidentiel pour l'Afrique" qu’il a mis sur pied, composé principalement de chefs d'entreprise d'origine africaine l’a briefé au cours des dernières semaines sur les sujets importants et les particularités du continent.  L’objectif, se démarquer de ses prédécesseurs à l'instar du président français Nicolas Sarkozy qui a suscité la polémique en déclarant en juillet 2007 à Dakar que la colonisation a été une faute tout en estimant que le "drame de l'Afrique" venait du fait que "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire". Dix ans après, comme Sarkozy,  Macron s’exprimera devant des étudiants mais pour annoncer une nouvelle stratégie pour l'Afrique.Selon Antoine Glaser journaliste et écrivain:

"Le problème de la France et même d’Emmanuel Macron, c'est que la France est toujours un peu en Schizophrénie dans ses relations avec l’Afrique. La France a toujours été collée un peu comme cela à des chefs d’Etats africains qu’elle a souvent cooptés en particulier dans la zone francophone. Et en même temps il y a une volonté d’Emmanuel Macron de se positionner comme en rupture en disant qu’il est à l’écoute de la jeunesse et des diasporas africaines en France" explique t'il. 

Soutenir les jeunes africains

Alors que la Françafrique fait toujours débat, face à une jeunesse et une diaspora africaine ayant soif de changement, Emmanuel Macron devrait soigneusement choisir ses mots. Tumba Shango Lokoho, professeur  à l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 estime que: "Si la jeunesse africaine est l'avenir, il faut lui donner les moyens de pouvoir se former, s’éduquer et être capable de  travailler, de produire sur le continent et d’entrer dans le processus de transformation de l'Afrique." Outre la question du développement, le président français ne pourra certainement pas éviter d’aborder des sujets comme la bonne gouvernance, l'immigration, la lutte contre le terrorisme ou encore la question du franc CFA.