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Education: L'élève Allemagne en progrès

Anne le Touzé14 septembre 2005

Le rapport annuel de l’OCDE publié hier, qui classe les systèmes éducatifs des pays de l'Organisation de coopération et de développement économique, relève les progrès de l’Allemagne en matière d’éducation. Mais d’autres chiffres publiés en même temps notent un léger recul des inscriptions à l’université. Commentaires de la presse allemande.

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Un amphithéâtre plein, mais pour combien de temps?...
Un amphithéâtre plein, mais pour combien de temps?...Image : dpa

La Frankfurter Rundschau relève que l’OCDE félicite l’Allemagne pour son nombre croissant de diplômés d’universités. En même temps, le léger affaissement des inscriptions au premier semestre d’études révèle la fragilité d’un système d’éducation qui ne peut pas se passer du financement des Länder et de l’Etat. Or, note le quotidien, tous les partis souhaitent investir dans la recherche et les grandes écoles, mais cela n’aide pas majeure partie des jeunes étudiants. De plus en plus d’université, manquant de moyens et de personnel, ont instauré un « numérus clausus » qui permet de sélectionner un minimum d’étudiants, ce qui entraîne un recul des inscriptions. Une situation risque de s’aggraver, prévient la Frankfurter Rundschau, et si l’Allemagne veut empêcher que les salles de cours soient complètement vides d’ici 2014, alors il faudra plus qu’une simple concurrence entre les universités et des initiatives élitistes.

« Pourquoi, se demande la Tageszeitung, pourquoi notre pays est-il aussi avare pour l’éducation ? » Personne ne contredit plus la thèse centrale de l’OCDE, qui dit que l’éducation n’est pas vraiment un coût, mais un investissement rentable. Les chiffres parlent d’eux même, insiste la taz : le taux de chômage des diplômés est moins élevé que celui des non diplômés, et une année de scolarité supplémentaire est comparable à une augmentation de 3 à 6% du PIB. Mais en Allemagne, l’éducation a toujours été considérée comme un privilège, regrette le quotidien de gauche. Ici on ne parle que de besoins : combien nous faut-il de juristes, combien de chimistes, combien de bacheliers ? Et seuls ceux qui sont vraiment aptes peuvent aller au lycée, puis étudier. Derrière le concept de « l’aptitude » se cache une misanthropie poussée, dénonce la taz : la suspicion générale, selon laquelle trop de gens « inaptes » essaient d’atteindre les hauteurs. Derrière l’avarice envers l’éducation se cache l’avarice envers la reconnaissance de la différence et une croyance trop faible dans le potentiel de chacun, conclut la taz.

Enfin, Die Welt regrette que les chiffres soient la seule référence en matière d’éducation : depuis que l’on calcule le niveau d’éducation par rapport au nombre de bacheliers, la quantité est devenue plus importante que la qualité, déplore le quotidien. Les chiffres sont bons pour l’économie, où importations et exportations se laissent clairement mesurer. Mais ils ne révèlent pas tout du niveau d’éducation d’un pays, ajoute le quotidien. Et lorsque les statistiques sont publiées juste avant une élection, elles ne valent plus rien du tout.