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Edmund Stoiber dans le colimateur de la presse

Yvon Arsenijevic12 août 2005

En regrettant que la population allemande « ne soit pas partout aussi intelligente qu’en Bavière », le chef du gouvernement régional de Bavière, Edmund Stoiber, allié des chrétiens démocrates dans la course à la chancellerie le 18 septembre, a confirmé hier dans une interview qu’il ne voulait pas que « l’Est du pays décide qui sera chancelier » ajoutant : « il ne faut pas que les frustrés décident du destin de l’Allemagne ». Des propos qui soulèvent un tollé général chez nos confrères de la presse écrite.

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Angela Merkel, candidate à la Chancellerie, et Edmund Stoiber, ministre-président de Bavière, lors de la présentation de leur programme électoral.
Angela Merkel, candidate à la Chancellerie, et Edmund Stoiber, ministre-président de Bavière, lors de la présentation de leur programme électoral.Image : dpa

Un mot revient souvent dans les commentaires : « indignation » - suivi de près par « outrage » et « désastre », mais d’abord, petite leçon d’histoire récente avec la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG qui rappelle qu’une fois déjà, en 2002, la droite a perdu sur le fil des élections générales qu’elle pensait bien remporter, perdu à quelques voix près, venues… de l’Est du pays. Or, son candidat, à l’époque, s’appelait Edmund Stoiber. Le genre bien connu de blessures qui s’ouvre à nouveau, toujours au plus mauvais moment et au plus mauvais endroit, commente notre confrère de Munich.

Si à Bayreuth (au Sud), le NORDBAYERISCHER KURIER se demande encore s’il s’agissait d’une « simple gaffe » ou d’une vraie « provocation », que ce soit à Kiel (au nord pour les KIELER NACHRICHTEN) ou à Rostock (à l’est pour l’OSTSEE ZEITUNG), on est d’accord pour dire que les petites phrases d’Edmund Stoiber n’étaient pas des « accidents de parcours rhétoriques » puisqu’elles ont été répétées.

44 ans jour pour jour après son édification (c’était le 12 août 1961), le « frustré du sud » « reconstruit le mur » lance pour sa part la TAGESZEITUNG de Berlin. Et derrière le mur de papier du journal, par une brèche, on voit apparaître la tête d’Angela Merkel, la candidate chrétienne-démocrate à la chancellerie, que l’on devine hissée sur la pointe des pieds.

Pour la HEILBRONNER STIMME aussi, le Bavarois Edmund Stoiber est en train de devenir la principale menace pour la candidate à la chancellerie. Il faudrait le retirer de la circulation, ajoute froidement le journal.

Sans aller jusque-là, la FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG constate qu’« un frustré de plus agit davantage contre que pour Angela Merkel ».

Effectivement, selon notre confrère de l’OSTSEE ZEITUNG à Rostock, les Sociaux démocrates et le Parti de Gauche peuvent se frotter les mains : jamais ils n’auraient imaginé, même en rêve, recevoir autant d’aide aussi inattendue de l’autre côté de la « frontière du boudin blanc » (la saucisse en question étant une spécialité bavaroise).

La LANDESZEITUNG de Lünebourg voit même les leaders de la nouvelle gauche (majoritaire à l’Est dans les sondages) déboucher une bouteille de mousseux Chaperon Rouge (célèbre spécialité de l’ex-RDA) à la santé d’Edmund Stoiber.

On termine en calmant un peu le jeu avec la MÄRKISCHE ALLGEMEINE qui demande aux Allemands de l’Est de répondre à de telles insultes, comme à leur habitude, par le sang froid et la pondération, et en votant, le 18 septembre dans le calme et la sérénité.