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Déboisement de la forêt amazonienne. Une menace régionale ou globale?

Ph.Pognan4 décembre 2007

Les gouvernants des pays industrialisés montrent volontiers du doigt leurs collègues de pays qui possèdent des forêts tropicales et qui se livrent à un déboisement effréné…

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Un géant menacéImage : DW-TV

Comme par exemple le Brésil. Un pays auquel on reproche »d’anéantir le poumon vert de la planète », la forêt amazonienne. Un reproche qui révèle en partie les craintes des conséquences d’un déboisement qui pourrait s’avérer ne pas être seulement un problème régional, mais aussi global…

Dans la forêt amazonienne, une surface équivalant à celle de 7 terrains de football est déboisée jour après jour. Déjà presque un cinquième de l’immense forêt vierge a disparu. Un déboisement aux conséquences dramatiques, estime le climatologue Fabio Feldmann:

'Dans le cas spécifique du Brésil, la principale source d’émission de CO2 – près de 70%- est due au déboisement de la forêt amazonienne .'

Entretemps, le Brésil fait partie des dix plus gros pollueurs au monde. Le gros des émissions de gaz à effet de serre ne provient pas des usines, des centrales ou des gaz d’échappement automobiles, mais de la destruction de la forêt tropicale. D’abord, le déboisement lui-même est source d’émissions de CO2 et ensuite là où la forêt a disparu, il n’y a plus d’arbres pour absorber et lier ce dioxyde de carbone. Et selon le climatologue Carlos Nobre , les conséquences ne sont pas seulement régionales :

'Plusieurs études mathématiques sur le climat concluent que le déboisement de la forêt amazonienne peut influencer les précipitations dans le nord de l’Afrique, de l’Europe, et même en Amérique du Nord. '

Les experts estiment que la forêt amazonienne peut absorber entre 300 et 600 millions de tonnes de CO2. Une quantité non négligeable,

Ce sont avant tout les éleveurs de bovins,- le Brésil est le premier exportateur mondial de viande de bœuf- , les marchands de bois et les cultivateurs de soja qui profitent du déboisement. Mais au Brésil même la population prend de plus en plus conscience de l’importance de la forêt amazonienne pour la qualité de l’air comme pour la survie des nombreuses espèces animales et végétales qu’elle abrite. Le climatologue Fabio Feldmann :

'Je pense que le Brésil doit introduire des valeurs limites. Car le réchauffement climatique nous concerne tous, même si les responsabilités se situent à des niveaux différents, naturellement. C’est pourquoi le Brésil doit aussi introduire des valeurs limites à l’échelon national, finalement la société brésilienne elle-même veut réduire le déboisement de l’Amazonie.'

Comme d’autres pays émergents ou en voie de développement, le Brésil n’a pas ratifié le protocole de Kyoto et refuse jusqu’à présent d’introduire des seuils limites pour les émissions de gaz à effet de serre…