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Du nouveau dans l'affaire Oury Jalloh

Audrey Parmentier12 novembre 2013

Les résultats de l'expertise indépendante sont tombés dans l'affaire de ce jeune, d'origine sierra-léonaise, mort en 2005, dans une cellule d'un poste de police en Allemagne. La thèse officielle est infirmée.

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Le procès Oury Jalloh pourrait connaitre un nouveau rebondissementImage : picture alliance/dpa

C'est une vidéo comportant des images choc que l'initiative en mémoire d'Oury Jalloh a présentée ce mardi à Berlin. On y voit un corps calciné, la cheville droite attachée au matelas. Des images tirées de l'enquête mais aussi d'une reconstitution des faits financée par des dons recueillis par l'association.

L'initiative entend ainsi réfuter les jugements rendus en 2007 et en 2008 à Dessau, puis lors d'un second procès à Magdebourg. Tous affirment qu'Oury Jalloh a mis lui-même le feu à la cellule. Komi Edzro, membre de l'initiative : « Le procès de Dessau, le procès de Magdebourg, ça n'a rien amené. C'est les gens qui se connaissent très bien qui parlent entre eux. Il s'agit de la police et l'Etat ! »

L'Initiative en mémoire d'Oury Jalloh a donc demandé à l'expert Maksim Smirnou de procéder à une reconstitution des faits en Irlande. Komi Edzro : « Nous avons passé la commande d'un matelas depuis l'Allemagne et il a fait le boulot. Il a essayé de faire beaucoup de choses. Quelquefois sans le liquide inflammable et avec. »

Et le résultat montre que l'incendie a été déclenché avec un produit inflammable, de l'essence dont on a recouvert le corps d'Oury Jalloh. Un élément qui vient s'ajouter à toutes les contradictions relevées précédemment et qu'énumère Nadine Saeed de l'Initiative :

« Oury Jalloh n'avait pas de noradrénaline dans le sang, une hormone déclenchée par le stress, ce qui implique qu'il était inconscient au moment où le feu a été allumé. Les résultats d'une deuxième autopsie demandée par notre initiative, rélèvent une fracture de l'os nasal. Quant au briquet qui a soi disant été retrouvé sous le corps d'Oury Jalloh, l'autopsie a montré qu'il n'y avait sur cet objet aucune trace de son ADN, ni des restes du matelas ou de ses vêtements. »

Forte de toutes ces nouvelles preuves, l'Initiative en mémoire d'Oury Jalloh a porté plainte auprès du procureur de la République à Karlsruhe contre des policiers inconnus pour homicide volontaire ou meurtre.