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Droit de vote aux étrangers hors UE : un devoir pour le gouvernement allemand?

22 juin 2007

Faut-il accorder le droit de vote aux étrangers non ressortissants de l'Union Européenne lors des élections communales? Cette question, posée pour la première fois par la coalition rouge-vert en 1998, est devenue récurrente, mais n'a toujours pas de réponse. Le problème, qui se fait urgent, se heurte à l'inertie politique allemande.

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Cette Irakienne de Berlin peut élire ses représentants locaux irakiens. A quand ceux de Berlin?
Cette Irakienne de Berlin peut élire ses représentants locaux irakiens. A quand ceux de Berlin?Image : dpa

Les ressortissants de l'Union Européenne, eux, peuvent voter aux élections locales allemandes.

Mais le gouvernement n'a pas encore eu le courage politique d'élargir ce droit aux étrangers non ressortissants de l'UE, alors que certaines villes allemandes comptent plus d'un quart d'étrangers non européens au sein de leur population.

Un reportage de Jean-Michel Bos.

Cette idée d'un droit de vote étendu aux étrangers pour les élections communales a éte lancée pour la première fois par le premier gouvernement Schröder en 1998. A l'époque, cette promesse s'inscrivait dans un programme de campagne électorale. Aujourd'hui, cette belle promesse est restée lettre morte et n'aura vécu que le temps des élections.

La maire CDU de Francfort, Petra Roth, a relancé le débat en s'exprimant de manière favorable sur ce projet : si les étrangers payent des impôts, alors ils ont le droit d'élire leurs conseillers communaux.

A la mairie de Cologne, on se refuse à donner son avis sur la question. Or, pour l'association turque Halévy "Plus de démocratie", celle-ci ne pourra éluder la question plus longtemps.

Car certaines villes d'Allemagne comptent plus de 20 % d'étrangers qui n'ont pas le droit de participer à la vie démocratique de leur cité, et n'en sont que les simples spectateurs. Le président de l'association, M. Schilly, juge de fait qu'il est impossible de responsabiliser les immigrés aux affaires de la cité, quand ceux-ci sont considérés comme des enfants.

La communauté turque est très engagée dans ce débat: elle juge en effet que la reconnaissance sociale des étrangers passe par la reconnaissance de leurs droits politiques.

Le fait d'octroyer un tel droit impliquerait la révision de la Constitution allemande : cet argument institutionnel dénote un manque de volonté politique certain... mais pour l'heure, les Turcs de Cologne sont plutôt optimistes. Il y a 40 ans, l'Allemagne ne reconnaissait toujours pas qu'elle était un pays d'immigration et employait sur son sol des "Gastarbeiter", littéralement, des "ouvriers invités" à venir travailler en Allemagne, mais pas à y rester. Ce qui explique que jusqu'à présent, rien n'ait été mis en oeuvre pour octroyer le droit de vote à leurs enfants, quand ces "ouvriers invités" ont, pour la plupart, fait souche.

En Belgique, par contre, les étrangers hors UE ont le droit de vote au élections communales... mais semblent en user avec parcimonie.

Aux dernières élections communales, la mairie de Bruxelles attendait 150 000 électeurs étrangers de plus. Les critères d'accès au vote avaient été assouplis pour eux et les démarches simplifiées. Les étrangers non ressortissants peuvent en outre se présenter aux élections communales.

Or, les élections communales belges n'ont pas mobilisé les foules étrangères, qui n'ont par ailleurs pas le droit de vote pour les législatives et les européennes. Les explications à cette absention massive: beaucoup d'étrangers pensent que la politique se joue dans leur pays d'origine et se sentent peu concernés par la politique locale.

Passons des urnes au recyclage... Un réseau associatif francais des "recycleries et des ressourceries", qui compte 27 représentants en France, s'attèle à récupérer les déchets des commercants sur tout le territoire pour les recycler, les revendre d'occasion ou les revaloriser. Les déchets retouvent ainsi une seconde vie, sans compter que sur les 40 tonnes de déchets collectées, 34 ont pu être recyclées.

Et comme toujours, retrouvez notre Carnet de voyage et le Portrait du jour.