Dissenssions en sous-sol...
24 novembre 2009La chancelière s'oppose au souhait du FDP de délivrer les allocations parentales pour garde d'enfant sous forme de bons d'achat. Elle fait confiance aux familles pour utiliser ces 150 euros pour le bien de leurs enfants, a -t-elle dit en substance. De quoi susciter une interrogation à la Süddeutsche Zeitung : est-ce une déclaration de principe en faveur de cette allocation ? Peu importe, car le versement de cette « prime » entrera en vigueur dans quatre ans. On peut certes occuper ce délai avec une polémique stérile sur le bien-fondé des bons d'achat mais il vaudrait mieux l'utiliser de bien meilleure façon, par exemple en redéfinissant la mission du jardin d'enfants, une idée allemande du XIXe siècle.
Il serait absurde, pour la Frankfurter Rundschau, que l'État distribue sans contrôle ses maigres ressources. Souvent, les allocations versées en liquide ne profitent pas directement aux enfants qui en sont les destinataires. Ici, les bons d'achat seraient une forme de contrôle a minima parfaitement souhaitable.
La baisse de la TVA pour les hôteliers est elle aussi un motif de dispute à Berlin. Certains Länder commencent à ruer dans les brancards et réclament de l'État la compensation de cette baisse de leurs revenus. Une protestation qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung : Kiel refuse de céder à la pression de Berlin. Le Land du Schleswig-Holstein, acquis à la CDU, menace de refuser de voter au sein du Bundesrat, l'assemblée des Régions, toute loi qui ne prévoierait pas de compensation financière aux pertes de revenus qu'elle entraînerait. Et sans le Schleswig-Holstein, la coalition CDU-FDP ne possède plus de majorité au Bundesrat.
Si die Welt estime que la promesse stipulée dans le contrat de coalition doit être exaucée, ne serait-ce que pour des raisons de crédibilité vis-à-vis du secteur économique, le quotidien revient aussi sur l'accord conclu hier entre états européens concernés d'harmoniser entre eux les aides publiques au bénéfice de GM. Le risque est grand que le groupe américain tente de jouer la division, fidèle à la devise: plus tu me donnes de millions, moins je supprime d'emplois. Et les Européens semblent vouloir jouer ce jeu fatal sans que l'on sache encore de quoi l'avenir d'Opel sera fait. Et puis, qui nous dit que l'entreprise a vraiment besoin d'argent public ? Les marchés automobiles américains et chinois se ressaisissent et GM va y engranger de solides bénéfices. Pourquoi les contribuables européens devraient-ils cracher au bassinet ?