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Discours de George W. Bush à Bruxelles

Sandrine Blanchard22 février 2005

Le discours prononcé hier par le président américain à Bruxelles occupe une place de choix dans les journaux de ce matin. Un discours en forme d’appel du pied en direction des Européens, pour passer outre les divergences et relancer la coopération américano-européenne.

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Image : AP

Die Welt

est dithyrambique. Le journal estime que le discours du président américain ne pouvait être plus chaleureux, plus amical, ni faire montre d’un plus grand désir de coopération, d’une plus grande ouverture. Un discours à l’attention des membres de l’Union européenne et de l’OTAN, poursuit le quotidien, comme individus et comme communautés. Une double première puisque jamais, écrit Die Welt, aucun président américain n’avait encore rendu visite aux institutions européennes en tant que telles.

La Süddeutsche Zeitung revient davantage sur la demande de George W. Bush à Israël, de nouveaux actes concrets en faveur de la paix, ou encore les critiques à l’encontre de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite. Mais ce qui intéresse le plus le quotidien munichois, ce sont les déclarations sur la nécessité d’une alliance entre Europe et Amérique du nord. Un revirement stratégique par rapport aux trois dernières années, écrit le quotidien, positif, bien que logique et dicté par la raison politique. La SZ écrit en effet que le président américain a besoin d’alliés, y compris pour sa politique intérieure, afin que le Congrès donne son aval à son plan onéreux pour « répandre la liberté et la démocratie ». Un leitmotiv idéologique empli de pathos et accueilli avec scepticisme ou ironie en Europe, certes, mais la Süddeutsche Zeitung estime qu’il faut saluer la reprise du dialogue transatlantique.

La Frankfurter Rundschau est plus dubitative. Les grands mots ne servent pas à grand chose s’ils ne sont pas suivis des faits, écrit le quotidien qui reproche au discours du président américain ses envolées pathétiques, son inconsistance : Pas un mot sur une éventuelle solution pacifique de la crise sur le nucléaire iranien, écrit le journal, pas un mot non plus sur les changements climatiques, et rien sur les façons de combattre réellement le terrorisme. Et le journal d’estimer que le président Bush n’a fait que resservir une version réchauffée de son discours sur l’état de l’Union.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung attend de voir si les États-Unis seront réellement aptes à laisser s’impliquer l’Europe, et si, de leur côté, les Européens seront prêts à cesser de gloser sur la rhétorique américaine, pour la prendre enfin au sérieux.