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Discours d'Angela Merkel à Strasbourg

18 janvier 2007

Au coeur des commentaires de la presse allemande aujourd’hui : le discours de la chancelière Angela Merkel devant le parlement européen à Strasbourg. Au 1er janvier, Berlin a pris les rênes de l’Union Européenne pour la première moitié de 2007 et Angela Merkel a présenté hier aux eurodéputés son programme pour la présidence allemande. Si elle fait de la relance de la Constitution sa priorité, la chancelière a aussi tenu à rappeler l’importance de valeurs fondamentales pour l’Union Européenne, telles que la liberté et la tolérance.

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Angela Merkel devant le Parlement Européen
Angela Merkel devant le Parlement EuropéenImage : AP

Angela Merkel dit des phrases courageuses telles que « la phase de réflexion est terminée », relève le Tagesspiegel. Et elle décline tout un programme ambitieux auquel il faut s’atteler : le Kosovo, le Proche-Orient, l’Iran, l’Afghanistan, la région de la Mer Noire, le sommet Union Européenne Etats-Unis, la Russie, Doha, un nouveau plan contre le réchauffement climatique, l’Afrique, et bien entendu la Constitution européenne. C’est le programme qu’il faut pour l’Europe et cela le restera même si Angela Merkel, au cours des six mois de la présidence européenne, n’arrive pas à dissuader les Iraniens de vouloir acquérir l’arme nucléaire, ou à faire disparaître la pauvreté en Afrique.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung se montre élogieuse : en ces temps de crise constitutionnelle et de scepticisme grandissant, la chancelière a rappelé les motivations fondamentales de l’unité européenne, sans pour autant tomber dans le pathos. C’est avec pragmatisme qu’elle a su combiner cette affirmation historique – face aux erreurs du passé, la tolérance est aujourd’hui l’âme de l’Europe – avec les tâches politiques et économiques qui attendent les Européens.

Pour la Süddeutsche Zeitung, quelqu’un comme Angela Merkel, qui, il y a seulement 17 ans, ne pouvait observer la construction européenne que depuis l’autre côté du rideau de fer, a un sens aigu des valeurs et de l’unité européennes. L’Europe a besoin d’une idéologie européenne, poursuit le quotidien. C’est le seul moyen de mettre un terme à la crise constitutionnelle. Si la chancelière réussit à imposer aux Etats membres des principes fondamentaux pour l’avenir de l’Union, alors elle ouvrira la porte à un accord dans la querelle sur la constitution.

Le journal die Welt met un bémol à cette euphorie. Il est bien possible que le thème de la Constitution se retourne contre Angela Merkel. Dans les capitales européennes, l’envie d’une solution pragmatique rapide supplante celle d’un débat acharné sur le traité constitutionnel. Oui, l’Europe doit redevenir attrayante. Mais plus de concurrence sur les marchés, des prix en baisse, plus de mobilité et plus de sécurité sont plus importants que la Constitution.