Dialogue de sourds à Kinshasa
3 juin 2014Dès l'ouverture de cette commission mixte RDC/Congo-Brazzaville, Richard Muyej, le ministre de l'intérieur de la RDC, a accusé les autorités de Brazzaville d'avoir procédé à des expulsions massives sans aucun respect des droits humains. Son homologue de Brazzaville, Raymond Mboulou, a rétorqué en rejetant le nombre des expulsés avancé par Kinshasa. Raymond Mboulou a aussi nié toute violation des droits humains dans cette opération: «L'opération a déploré deux décès, la première victime est mort des suites d'un diabète, la seconde d'un arrêt cardio-vasculaire. D'où viennent les chiffres monstrueux qui sont exhibés ici et là?»
Des expulsés en colère
Raymond Mboulou a justifié ces expulsions par une hausse de la criminalité dont sont responsables, selon lui, de nombreux étrangers particulièrement les ressortissants du Congo-Kinshasa. Mais deux expulsés affirment que l'opération visait tous ceux qui étaient de la RDC. « Je m'appelle Kasaka Anicet, je suis installé a Brazzaville depuis 1990, je me suis marié à une femme de là-bas avec qui nous avons trois enfants. J'étais gérant d'une société de transport mais on m'a refoulé sans ménagement. Mon épouse et mes enfants sont restés.»
Cette femme aussi proteste: «Je vais vous montrer les documents de séjour des mes enfants a Brazzaville. Voici les documents de leur séjour en bonne et dû forme. Ils étudient las bas depuis 2003. Les autres sont nés à Brazzaville. En quoi sont-ils criminels ou délinquants?»
Selon Kinshasa, ce sont plus de 137.000 congolais qui ont été expulsés ou contraints de quitter le Congo-Brazzaville. Brazzaville estime pour sa part n'avoir expulsé qu'environ 2.000 ressortissants de la RDC.