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Deux députés inculpés au Tchad

Carole Assignon10 mai 2013

Après la vague d'arrestation ayant suivi l'annonce du 1er mai au Tchad, le député de l'opposition Gali Gata Ngoté et celui de la majorité présidentielle Routouang Yora Golom ont été inculpés.

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Image : picture-alliance/dpa

L'affaire du complot présumé que les autorités tchadiennes assurent avoir déjoué continue donc d'avoir des conséquences. Les deux hommes ont été formellement inculpés jeudi de complot et d'atteinte à l'ordre constitutionnel après avoir été auditionnés et mis en garde à vue.

Les raisons des inculpations

Complot, atteinte à l'ordre constitutionnel et complicité d'assassinat, ce sont les motifs d'inculpation de la justice tchadienne envers les députés Gali Gata Ngoté et Routouang Yora Golom. Selon Me Delphine Djiraibé, membre du collectif d'avocats chargés de leur défense, les faits qui leur sont reprochés sont précis.

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« On reproche à Routouang Yora Golom d'avoir été en contact avec le présumé cerveau du complot, en ce qui concerne Gali Gata Ngoté on lui reproche d'avoir communiqué le 2 mai avec un Français, qui est son ami. »

Avant leur inculpation les deux hommes avaient été interrogés par le procureur sur leurs liens avec le sursaut national pour le changement, le groupe accusé d'avoir tenté de déstabiliser le pouvoir. Mais les explications données par les deux députés qui nient toute implication n'ont visiblement pas convaincu.

Une procédure biaisée selon la défense

Alors que le gouvernement estime que l'affaire entre dans le cadre d'une procédure de flagrant délit, le collectif d'avocats chargé de la défense des personnes interpellées dénonce pour sa part un vice de procédure. Comme l'explique Me Delphine Djiraibé.

« Il aurait fallu que ces députés aient été pris sur le lieu de l'infraction, ils ont tous été appréhendés chez eux pour ceux qui ont été arrêtés avant et pour les deux qui ont été inculpés hier, on les a appelés pour les écouter. Ils n'ont jamais été pris sur le fait. Toute la procédure est viciée, en matière pénale quant on est devant une telle situation, il faut tout simplement libérer les gens. Tel que c'est parti ils les ont mis sous mandat de dépôt et ils vont attendre que le juge d'instruction puisse les appeler pour que la procédure puisse continuer et comme le juge d'instruction au Tchad n'est pas contraint par des délais, la procédure peut durer indéfiniment. »

Alors que l'enquête concernant cette tentative de déstabilisation se poursuit visiblement, une dizaine de personnalités auraient déjà été arrêtées.