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Deux agents de sécurité allemands disparus en Irak

Yvon Arsenijevic13 avril 2004

On n’a toujours aucune certitude sur le sort des deux agents de sécurité allemands disparus la semaine dernière près de Falloujah, en Irak, et c’est donc sous le coup de leur « mort probable » que les commentateurs de la presse écrite allemande analysent aujourd’hui le chaos grandissant qui s’installe entre le Tigre et l’Euphrate.

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Bombardement de Fallujah. C'est dans les environs de la ville que deux fonctionnaires allemands ont disparu la semaine dernière
Bombardement de Fallujah. C'est dans les environs de la ville que deux fonctionnaires allemands ont disparu la semaine dernièreImage : AP

« Qu’ont-ils fait aux Irakiens, ces deux jeunes fonctionnaires ? » demande benoîtement le General Anzeiger de Bonn, pour répondre aussitôt « rien ! » bien sûr. Mais peu importe aux rebelles irakiens QUI ils tuent ou prennent en otage, note encore le journal (qui révèle au passage que l’un des deux disparus était originaire de Bonn justement). Que l’Allemagne ne soit pas partie prenante dans les affrontements n’a jamais été une vraie protection. On en a la confirmation aujourd’hui et le départ des derniers coopérants allemands doit s’inscrire dans cette logique. (Allusion aux personnels européens, des Français également, de l’ONG allemande HELP, dirigés hier vers la Jordanie).

L’Ostthüringer Zeitung, de Gera, s’insurge contre les bandes de pillards qui ne font plus la différence entre les troupes d’occupation et les étrangers venus dans le pays avec des intentions pacifiques.

« Premières victimes allemandes en Irak » constate froidement la Frankfurter Rundschau sur trois colonnes, laissant entendre sous ce titre qu’il risque d’y en avoir d’autres.

Chose que ne dénie pas l’éditorialiste de la Neue Osnabücker Zeitung : le sort des agents du GSG9 nous rappelle douloureusement, écrit-il, que les ennemis actuellement les plus dangereux de l’Amérique sont aussi les ennemis de l’Allemagne. Et quoi de plus normal, poursuit le journal, car si la guerre en Irak est avant tout celle de Bush, il n’en reste pas moins que l’Allemagne, même après la prise de distances de Berlin, est toujours la principale plaque tournante du déploiement militaire américain. Mais plus important encore, pour notre confrère d’Osnabrück : la cible des radicaux islamistes, c’est moins Bush que le système politico-économique symbolisé par l’Amérique – et donc aussi l’Allemagne !

Cela dit, de manière plus générale, comme le constatent les Nürnberger Nachrichten, la réputation de George W. Bush est en train d’en prendre un coup. Sa politique irakienne tourne au désastre – une aventure à laquelle Schröder et Chirac ont eu raison de ne pas participer.

Un an après la chute de Saddam, c’est preuve amère de l’échec de Bush, Rumsfled et Cie, renchérit un journal de Bamberg, le Fränkische Tag qui agite le spectre d’un nouveau Vietnam.

Le Tagesspiegel à Berlin n’est pas d’accord : la guerre du Vietnam a duré 18 ans et elle a coûté la vie à 58 000 soldats américains. C’était une autre dimension. D’autant que l’Amérique peut toujours partir du principe qu’une majorité silencieuse d’Irakiens approuve le départ de Saddam Hussein. On n’assiste pas une insurrection généralisée contre les forces d’occupation, conclut le journal.