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Des soldats de l'Amisom accusés de viols

Jean-Michel Hauteville8 septembre 2014

Des soldats de l'Union Africaine sont accusés d'abus sexuels sur de jeunes Somaliennes. L'organisation Human Rights Watch a publié ce lundi un rapport sur l'Amisom, la mission de l'UA en Somalie.

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Human Rights Watch a recueilli les témoignages d'une vingtaine de jeunes filles et femmes victimes de violences sexuelles
Human Rights Watch a recueilli les témoignages d'une vingtaine de jeunes filles et femmes victimes de violences sexuellesImage : Tobin Jones/AFP/Getty Images

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch affirme que plusieurs dizaines de femmes et de jeunes filles sont victimes de ces violences sexuelles au quartier général de l'Amisom à Mogadiscio.

C'est presque par hasard que Human Rights Watch a pu mettre en évidence les pratiques dont sont victimes ces jeunes femmes. L'ONG menait une enquête plus vaste sur les violences commises par différents clans armés contre les populations réfugiées à Mogadiscio, des violences qui affectent en premier lieu les femmes. C'est ainsi que les victimes d'abus commis par des soldats de maintien de la paix ont été identifiées. Human Rights Watch affirme avoir recueilli les témoignages de 21 femmes ou jeunes filles, violées par des militaires ougandais ou burundais, sur deux bases militaires de la capitale somalienne.

23 000 soldats africains sont présents en Somalie avec l'Amisom
23 000 soldats africains sont présents en Somalie avec l'AmisomImage : picture-alliance/dpa

Pour Laetitia Bader, spécialiste de la Somalie pour Human Rights Watch et co-auteur du rapport, les forces d'interposition africaines doivent faire davantage pour prévenir de tels abus et pour punir les coupables:

"En 2013, l'Amisom a rédigé une procédure spécifique sur l'exploitation sexuelle et le viol. Malheureusement, cette procédure n'est pas mise en œuvre et n'est pas complète. On a besoin de commencer à voir une volonté plus concrète, tant des pays contributeurs que de la tête de l'Amisom, au niveau politique comme au niveau des ressources, pour s'assurer que cette question soit enfin traitée en priorité."

A Mogadiscio, Eloi Yao, le porte-parole de l'Amisom assure que la mission africaine prend "très au sérieux" ces accusations et affirme que toutes les enquêtes nécessaires sont lancées. Il déplore toutefois que ce rapport minimise les efforts mis en place par les contingents africains. "Au niveau de chaque contingent, nous avons mis en place des cellules chargées de faire des rapports sur ces situations. Et avant même que nos troupes ne soient déployées au sein de la mission, nous organisons des formations sur les droits de l'Homme, sur les lois internationales, etc."

L'Amisom est déployée depuis 2007 à travers la Somalie
L'Amisom est déployée depuis 2007 à travers la SomalieImage : picture-alliance/dpa

L'Amisom se dit "surprise" voire "déçue" par ce rapport de HRW et rejette notamment les accusations selon lesquelles elle tenterait de "minimiser" les actes de violences sexuelles. Eloi Yao assure que 23 000 soldats africains participent au maintien de la paix en Somalie et défendent les civils contre les attaques des insurgés shebab.