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Des soldats allemands au Proche-Orient?

Sandrine Blanchard28 juillet 2006

Ce matin, c’est à nouveau le Proche-orient qui est au cœur des commentaires des journaux. Ainsi que les difficultés de l’Allemagne à se positionner face à Israël.

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Image : AP/DW

Tout d’abord, la Frankfurter Allgemeine Zeitung revient sur les dissensions au sein des Nations Unies à propos de l’envoi de troupes onusiennes pour rétablir la paix. En Allemagne, poursuit la FAZ, un sous-débat a cours dans ce grand débat : est-il envisageable que des soldats allemands aussi fassent partie de cette mission entre Hezbollah et Israël, étant donné le passé de l’Allemagne et de son armée ? Pour le journal, cette discussion sur ce que l’on souhaite au Proche-Orient ne peut être prise au sérieux que si on l’envisage à l’aune de la sécurité politique intérieure de l’Allemagne. C’est-à-dire si l’on prend en compte la sécurité d’Israël et le renforcement des puissances qui, à l’est de la Méditerranée, veulent vraiment œuvrer en faveur d’une stabilisation de la région et non en faveur du terrorisme islamiste.

L’autre grand quotidien de Francfort, la Frankfurter Rundschau, propose d’aller « au-delà des préjugés ». Le journal recourt á une citation de l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa pour mettre en garde contre un débat trop simplifié : « Le renoncement aux nuances rend souvent les choses beaucoup plus simples, quand on veut juger un homme ou analyser une situation politique. Mais il est aussi le meilleur moyen de remplacer les idées par des stéréotypes, et le savoir rationnel par la passion et l’instinct. » Ainsi, le journal estime que les Allemands aussi ont le droit de critiquer Israël. Nous avons appris au moins deux choses de notre histoire, écrit le quotidien : que nous avons une responsabilité particulière vis-à-vis de cet état créé par ceux que nos aïeux ont persécutés – ce qui nous permet de comprendre le besoin d’Israël de se défendre contre le terrorisme du Hezbollah –, mais nous avons aussi appris qu’un conflit ne peut être réglé qu’avec le retour au droit, ce qui nous a permis de sortir de la barbarie nazie.

Finissons avec la Süddeutsche Zeitung. Le journal estime que seuls les Européens peuvent s’engager au Proche-Orient, étant donné les blocages des Nations Unies vis-à-vis d’Israël et la baisse d’influence des Etats-Unis depuis la guerre en Irak. Dans quatre jours, les ministres européens des Affaires étrangères se rencontrent pour discuter du Proche-Orient. La SZ recommande une action sur le modèle de la crise iranienne, menée par la troïka Allemagne, France, Grande-Bretagne. Ce qui n’est possible que si les trois pays accordent leur violon et se tiennent aux décisions prises par le groupe.