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Des gros mots contre la crise de la dette

24 octobre 2011

On trouve quasiment le même titre aujourd'hui à la Une des principaux journaux allemands : « Les banques vont devoir payer plus pour le sauvetage d'Athènes » Il est question du sommet européen qui s'est tenu dimanche.

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Les dirigeants européens restent divisés sur les mesures à prendre contre la criseImage : dapd

Après un an et demi de tentatives de sauvetage infructueuses, on se dirige enfin vers une remise de dette pour la Grèce, constate Die Welt. Ceux qui exigeaient une telle mesure il y a un an et demi se voyaient qualifiés d'anti-Européens, y compris par le gouvernement allemand.

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Angela Merkel apparaît plus que jamais comme la voix qui compte en EuropeImage : dapd

Il est fâcheux qu'entre temps, il ne s'agisse plus seulement de voir les plus forts faire preuve de solidarité envers les Etats les plus faibles. La collectivité subventionne désormais l'endettement des Italiens et des Espagnols. Si maintenant le sauvetage des banques d'Europe du Sud et de France incombe à la collectivité, alors cela n'a plus rien à voir avec une solidarité raisonnable.

Pour Die Welt, la confiance des citoyens et des marchés ne reviendra que quand les membres de la zone euro suivront enfin les règles de stabilité, ou quand ils auront quitté le club.

On peut voir la crise de l'euro comme une catastrophe. On le peut. Mais doit-on vraiment le faire ? se demande die tageszeitung. Tout se passe pour le mieux jusqu'à présent : la Grèce en faillite se réforme, l'Italie se prépare à la fin du scandaleux Premier ministre Berlusconi, et les banques d'investissement ont perdu leur aura.

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Les mesures de rigueur prises par Athènes sont impopulaires et apparaissent insuffisantesImage : dapd

Bien sûr, ce serait encore mieux si l'on avait pu éviter la crise. Mais ce serait méconnaître la nature de la politique. Les politiques n'ont aucun intérêt à régler une crise dont les électeurs ignorent tout. Il fallait donc une crise profonde pour amener les Etats de la zone euro à travailler ensemble.

Il faut vraiment que la situation soit grave, note quant à elle la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'Union européenne ne mène plus seulement sa guerre contre la crise avec des milliards, voire des milliers de milliards, mais aussi avec de nouvelles expressions, censées faire comprendre et accepter au citoyen les concepts obscurs liés aux diverses mesures de sauvetage. Et le journal de citer un exemple : quand ils évoquent le Fonds européen de stabilité, les chefs de gouvernement parlent désormais volontiers d'un "bazooka", avec lequel ils veulent faire rendre à la crise son dernier souffle.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Carine Debrabandère