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Des enfants sous les bombes à Goma

Marie-Ange Pioerron24 mai 2013

La visite de Ban Ki Moon, le secrétaire général de l'ONU, en République démocratique du Congo a été précédée d'une reprise des combats dans l'est du pays. Les journaux s'en font l'écho.

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Ban Ki Moon à Goma 23.05.2013Image : Reuters

Notamment sous ce titre relevé dans die tageszeitung "Des bombes tombent sur des enfants, des milliers de personnes sont en fuite." Jeanette Bwira par exemple, est sous le choc, écrit le journal. Cette fillette de six ans est sur un lit d'hôpital, le corps couvert de pansements. Devant la station de réanimation de l'hôpital central de Goma la Croix-Rouge a monté des tentes. La blouse du Dr. Boses est pleine de sang. La bombe qui a blessé Jeanette est tombée mardi soir sur sa maison à Mugunga, un faubourg de Goma. A la périphérie de Mugunga plus de 50 000 déplacés venus de l'intérieur des terres se sont installés sous des tentes en plastique. Beaucoup ont de nouveau pris la fuite. L'armée congolaise et les rebelles du M23, poursuit le journal, ont installé des orgues de Staline et bombardent mutuellement leurs positions à distance. De temps en temps une bombe s'égare dans les quartiers d'habitation. Du haut de la colline Munigi, au nord de Goma, les casques bleus de l'ONU observent le champ de bataille.

Bouclage du fief islamiste au Nigeria

Combats également dans le nord-est du Nigeria, où l'armée poursuit son offensive contre les islamistes de Boko-Haram. La presse évoque ces affrontements. Mais en employant souvent le conditionnel, car semble-t-il, les informations sont plus difficiles à obtenir que pour la République démocratique du Congo. Comme le note la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'armée nigériane a bouclé de nombreux quartiers de Maiduguri. Dans ces quartiers elle procéderait systématiquement à des perquisitions. Les rares informations en provenance de Maiduguri proviennent d'habitants qui ont un accès à internet. Le réseau de téléphonie mobile a été coupé depuis le début de l'offensive. Des centaines de camion chargés de denrées alimentaires seraient bloqués sur les voies d'accès à la ville. Maiduguri, précise le journal, est la capitale de l'Etat de Borno et passe pour le bastion de Boko Haram. Le fondateur de la secte, Mohammed Yusuf, qui a été tué en juillet 2009, était originaire de Maiduguri. La FAZ relève aussi que l'armée emploie dans cette offensive des avions de combat et des hélicoptères. Ceci pour la première fois depuis la guerre du Biafra à la fin des années 1960.

"Bangui, heure zéro"

Après le Congo et le Nigéria, la Centrafrique offre également un champ d'instabilité qui intéresse la presse allemande. "Bangui, heure zéro", ce titre relevé dans un quotidien allemand est révélateur. Ce quotidien, c'est die tageszeitung qui rappelle tout d'abord qu'après leur entrée dans Bangui les rebelles de la Séléka ont tout pillé systématiquement. Au ministère des affaires étrangères par exemple, même les prises de courant et les interrupteurs ont disparu. Le reste du monde, écrit le journal, n'a pratiquement pas pris connaissance du renversement de pouvoir qui s'est produit le 24 mars en Centrafrique. Et pourquoi l'aurait-il fait? Depuis l'indépendance en 1960 les dirigeants tombent régulièrement, soit par des révolutions de palais soit par des coups d'Etat. En dehors de la capitale l'Etat n'existe pratiquement pas. Cette fois-ci pourtant, il s'agit d'un coup d'Etat différent, souligne le journal. Les rebelles ne sont pas issus de la classe politique banguissoise, à l'intérieur de laquelle tout le monde se connait. Ils viennent du lointain nord-est du pays, ils appartiennent à des peuples que beaucoup d'habitants de la capitale considèrent comme étrangers. Ils parlent plus l'arabe que le français, et beaucoup d'entre eux s'appellent Adam. Ils n'ont eu besoin que de trois mois pour prendre la capitale. Beaucoup de leurs combattants n'avaient jamais vu Bangui. Ils se retrouvent aujourd'hui devant un tas de ruines.

Des sols lessivés par les engrais

Il est encore question de destruction dans l'article suivant. Plus précisément de la destruction des sols en Afrique. Une étude vient d'être publiée à ce sujet en Allemagne. Elle a été réalisée par la fondation Heinrich Böll et le Fonds mondial pour la nature (le WWF). La Süddeutsche Zeitung en dévoile les grandes lignes. La population mondiale, écrit ce quotidien, ne cesse d'augmenter. Elle a faim. Actuellement il faut nourrir sept milliards d'hommes, en 2050 , selon les prévisions des Nations unies, ce chiffre pourrait passer à neuf milliards. Les nourrir ne sera pas possible sans méthodes de culture modernes, c'est ce que ne cessent de répéter depuis des années les représentants des grands trusts de l'agro-alimentaire. Lesquels incluent aussi l'emploi d'engrais synthétiques. Mais souligne le journal en se basant donc sur l'étude en question, l'emploi d'engrais synthétiques ne se traduit plus automatiquement par un accroissement des rendements. L'emploi de grandes quantités d'engrais peut causer bien plutôt des dommages importants. Dans les régions tropicales, l'utilisation d'engrais azotés entraîne une acidification des sols qui freine la croissance des végétaux. Or poursuit le journal, en Afrique notamment de plus en plus d'engrais toxiques sont utilisés, et de surcroît subventionnés bien souvent par l'Etat.