1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Depuis cinq ans, Benoît XVI

15 avril 2010

Benoît XVI a succédé à Jean-Paul II il y a cinq ans. Un pontificat marqué par plusieurs maladresses: certains propos du pape ont parfois déplu, notamment aux musulmans et aux juifs. Premier bilan de son pontificat.

https://p.dw.com/p/MxKf
Benoît XVI aux fêtes pascales 2010Image : AP

Même les voix les plus critiques de l'Église catholique le reconnaissent : Benoît XVI est sincèrement convaincu de la nécécissité d'un dialogue entre les religions. Mais si l'ancien cardinal Ratzinger a su, à certaines occasions, faire des gestes forts au moment où ils étaient attendus, il a aussi multiplié les déclarations ambigues.

Son discours de Ratisbonne, en septembre 2006, a particulièrement marqué les esprits. Alors qu'il évoquait les relations entre la raison et la foi, il avait jugé utile de citer l'Empereur byzantin Manuel II Paléologue, qui évoquait le prophète Mahomet en ces termes :

"Il dit : Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau. Tu n'y trouveras que des choses mauvaises et inhumaines, comme son incitation à diffuser par l'épée la foi qu'il prêche."

Le monde musulman avait très mal réagi à cette "maladresse". Au Moyen-Orient, plusieurs églises catholiques avaient éte incendiées et en Somalie une nonne italienne assassinée. L'ampleur des protestations avait surpris le Vatican, le pape considérant que ses propos avaient été mal compris.

Quelques semaines plus tard, en visite à Istanbul, il avait rencontré le grand mufti et visité la mosquée bleue. Il avait alors souligné les points communs entre islam et chrétienté :

"Les musulmans et les chrétiens, en raison même du poids de leur histoire commune si souvent marquée par les incompréhensions, doivent aujourd'hui s'efforcer d'être reconnus comme des adorateurs de Dieu, fidèles aux Commandements."

Les relations de Benoît XVI avec les juifs ont aussi souffert de plusieurs accidents de parcours, le plus grave survenu début 2009. Le Pape avait alors levé l'excommunication de l'évêque britannique Richard Williamson, connu pour ses discours négationnistes. Deux mois plus tard, au mémorial de l'Holocauste, à Jérusalem, il exprimait son rejet le plus ferme de toute remise en cause de l'extermination des juifs.

En 5 ans, ces maladresses accumulées et ces excuses à peine formulées ont entamé la popularité de Benoît XVI. Aujourd'hui, face à une crise sans précédent, le Vatican aurait tout intérêt à évité de nouvelles erreurs de communication.

Auteurs: Klaus Dahmann/Sébastien Martineau
Edition: Sandrine Blanchard