De l'eau dans le gaz...
25 mars 2010C'est un comble que de faire passer pour de l'égoïsme national la capacité des Allemands à s'autodiscipliner, s'emporte Die Welt. Nombre des détracteurs sont eux-mêmes surendettés et ne veulent éjecter les Grecs de l'Union europénne que pour mieux demander à leur tour l'aide financière de la communauté. De même, pour le bilan à l'exportation très positif de Berlin : pourquoi ce qui a été acquis à grands renforts de politique salariale modérée et de hausse de la productivité devrait-il soudain être bradé pour ne pas « gêner » ces Etats qui se sont confortablement laissés aller en laissant filer leur dette ? Pas question de céder à ce chantage !
L'Allemagne traverse, semble-t-il, sa plus grave crise de politique étrangère depuis des décennies, analyse la Süddeutsche Zeitung. La République fédérale profite énormément de l'euro et du marché intérieur. Si ce marché s'effondre, les pertes seront énormes. C'est là le dilemme d'Angela Merkel. Doit-elle aider Athènes, au mépris des règles communes, en d'autres termes, mettre en jeu l'Union Européenne, l'outil de politique extérieure le plus puissant de Berlin ? Ou bien doit-elle ignorer la cacophonie des critiques de tous bords, garder son sang-froid et forcer l'Europe à la discipline ? Le quotidien de Munich revient aussi en première page sur le jugement hier du tribunal constitutionnel de Karlsruhe qui interdit le calcul de la hausse du prix du gaz sur la seule augmentation du prix du pétrole.
Ce qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung : voilà les droits des consommateurs renforcés. Ce jugement va apporter une plus grande transparence au marché de l'énergie. Toutefois, ce jugement n'interdit pas de lier le prix du gaz à celui de l'or noir. Seulement voilà, la hausse de ce dernier ne doit pas être le seul facteur de calcul. Cette nouvelle situation va inciter nombre de ménages à examiner de plus près leurs factures et, le cas échéant, à changer de fournisseur d'énergie.
Même analyse de la Tageszeitung, de Berlin. L'espoir que le prix du gaz baisse fortement est illusoire. Le jugement de Karslruhe ne modifie en rien les structures fondamentales de la tarification de cette source d'énergie. Le seul atout est une plus grande transparence du marché. Les associations de consommateurs espèrent que celle-ci se traduira par une concurrence plus affirmée entre différentes régies communales et privées d'approvisionnement en énergie. Pour le plus grand bénéfice du porte-monnaie de l'Allemand moyen.