De l'égalité des chances à l'école
20 juillet 2010Les avis divergent dans les journaux, suite au « non » des habitants de cette ville qui forme à elle toute seul un Etat fédéral - un non à une réforme qui devait allonger la durée de l'école primaire à 6 ans. Avec ce projet, le gouvernement régional voulait repousser la date de la sélection qui a lieu après 4 ans d'école primaire pour envoyer les élèves vers une formation générale ou vers une formation plus technique. Actuellement, ce choix crucial a lieu lorsqu'un enfant est âgé de dix ans environ.
Pour die Welt, les parents sont les mieux placés pour savoir ce qui est le mieux pour leur enfant. Avec ce vote, ils ont montré qu'il est plus important de s'inquiéter de la singularité de chaque enfant, plutôt que de vouloir à tout prix tendre vers une égalité des chances. La politique de l'éducation doit cesser de se prendre pour une politique sociale, clame le quotidien conservateur.
La Frankfurter Rundschau ne l'entend pas de cette oreille. Pour elle, plus la sélection a lieu tôt, plus elle favorise les enfants de catégorie sociale élevée. L'échec de cette réforme courageuse à Hambourg ne va pas dans le sens des intérêts de la société, à savoir : donner plus de chances aux plus faibles.
D'ailleurs, ceux-ci ne se sont pas exprimés lors du référendum de dimanche, martèle la Tageszeitung. Seules les élites ont voté dimanche. Car les parents dont les enfants auraient pu profiter de la réforme ne se sont pas déplacés, par manque d'intérêt à la vie politique de leur ville. Et certains n'ont même pas le droit de vote, à l'instar des immigrés. Le quotidien berlinois ne peut cependant pas s'empêcher d'être optimiste : « la réforme est morte, vive la réforme ! » titre-t-il, expliquant que ce projet a lancé une nouvelle réflexion à l'échelle de l'Allemagne sur la nécessité de combattre l'inégalité sociale dans le domaine de l'éducation.
La Süddeutsche Zeitung revient, elle, sur la conférence internationale de Kaboul. Pour le journal, il ne sera possible d'établir une paix solide en Afghanistan qu'avec le concours de ses pays voisins, tels l'Ouzbékistan, le Tadjikistan ou le Pakistan. D'ailleurs, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a bien fait de faire une halte à Islamabad hier et de promettre aux Pakistanais une enveloppe de 7,5 milliards de dollars pour les 5 années à venir. Car pour le journal, cette aide pourrait contribuer à mettre fin à la schizophrénie du Pakistan, qui continue à jouer un double-jeu entre sa coopération avec les Etats-Unis et son soutien caché aux Taliban afghans.
Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Aude Gensbittel