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Départ du contingent allemand vers l'Afrique

Christophe LASCOMBES11 juillet 2006

La Bundeswehr a commencé hier le transfert des 800 soldats de son contingent qui doit participer à la mission européenne de sécurisation des élections générales en RDC à la fin du mois. La presse allemande dans son ensemble fait preuve de pessimisme vis-à-vis de cette mission.

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Nouvelle présence à l'étranger de soldats allemands dans le cadre de la mission européenne de sécurisation des élections en RDC.
Nouvelle présence à l'étranger de soldats allemands dans le cadre de la mission européenne de sécurisation des élections en RDC.Image : picture-alliance / dpa/dpaweb

Par exemple la Süddeutsche Zeitung qui cite le président de l’Association des Forces Armées Fédérales Allemandes : « Les intentions de l’Union européenne sont bonnes mais son action, elle, ne l’est pas ». Selon lui, les 56 millions d’euros que coûtera au bas mot la participation allemande seraient bien mieux investis dans des projets civils.

Die Welt rappelle les critiques de l’opposition envers la mission allemande au Congo. Des critiques non pas sur le fond mais sur la conception même de cette intervention. Selon Birgit Homburger, l’experte du FDP en matière de défense, si l’on retire toutes les unités de commandement et de logistique, il ne restera alors plus suffisamment de soldats pour assurer une forte présence en RDC.

En fait, il ne s’agit pas vraiment de ça, affirme la Tageszeitung. Le Congo n’est qu’un terrain d’exercice pour tester le fonctionnement d’une troupe européenne aux structures complexes et aux multiples voies de communication. En son for intérieur, Bruxelles espère que le succès de cette mission induira automatiquement la démocratisation du Congo. Le problème, c’est que les Congolais eux-mêmes considèrent que la plus grande menace pour la démocratie dans leur pays est l’insécurité de la population civile. Or, la mission des troupes européennes ne prévoit pas la protection des civils contre les escadrons de la mort et les policiers à la gâchette facile. Si les Européens visent vraiment l’amélioration de la situation au Congo, ils doivent changer cet état de choses et s’engager plus ouvertement aux côtés de la population.

La Frankfurter Rundschau rappelle que les solutions militaires ne sont pas une fin en soi. Si différentes que puissent être ses missions, l’armée sert toujours des intérêts politiques. La Bundeswehr l’apprend actuellement en Afghanistan où elle est de plus en plus considérée comme partie d’une force internationale d’intervention plutôt musclée contre les talibans. Et le journal de conclure sur cette interrogation : comment alors peut-on rallier une population à la cause de la démocratie lorsqu'elle perçoit la puissance militaire étrangère pas seulement comme une présence protectrice mais aussi comme une force arbitraire ?