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Démissionnera, démissionnera pas ?

21 décembre 2011

Christian Wulff est une fois de plus en Une des journaux allemands. Les éditorialistes se demandent si le président fédéral, embarrassé par des soupçons de conflits d'intérêt, doit démissionner.

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Christian Wulff
Christian WulffImage : dapd

Alors qu'il dirigeait le Land de Basse-Saxe, Christian Wulff avait obtenu un crédit privé auprès de l'épouse d'un ami entrepreneur. Un autre ami, millionnaire, a également financé la publicité d'un de ses livres. Le titre de l'ouvrage, "Mieux vaut dire la vérité", contraste avec l'attitude ambiguë du président face à ces révélations.

Selon un sondage de l'ARD, la première chaîne publique, près d'un Allemand sur deux estime que Christian Wulff n'est pas crédible. Pourtant, 70% sont contre sa démission. Pour expliquer ce qui peut sembler un paradoxe, Die Welt et die tageszeitung ont choisi de publier des argumentaires "pour ou contre".

Egon et Edith Geerkens, trop généreux créanciers de la famille Wulff?
Egon et Edith Geerkens, trop généreux créanciers de la famille Wulff?Image : picture-alliance/dpa

POUR : Christian Wulff doit partir

Côté pour, Die Welt estime que si le président a le droit d'avoir des amis riches, la question est de savoir si ces amis lui auraient accordé ces largesses s'il n'avait pas été ministre-président. Selon le journal, celui qui s'engage en politique doit être conscient du prix à payer : le président fédéral se doit d'être exemplaire.

Pour die tageszeitung aussi, le problème réside dans l'autorité morale du président. Avec ce crédit, ou les vacances que le couple Wulff a reconnues avoir passées dans les luxueuses villas de ses amis industriels, Christian Wulff surfe systématiquement à la limite de ce qui est autorisé, de ce qui pourrait être découvert. Après son plaidoyer pour l'intégration de l'islam, en 2010, que retiendra-t-on de Christian Wulff en 2011 ? Un président muselé, auquel il reste encore un seul pouvoir : celui de choisir le moment de sa démission.

CONTRE : Christian Wulff doit rester

Christian Wulff et Carsten Maschmeyer. l'homme qui a financé la publicité du livre
Christian Wulff et Carsten Maschmeyer. l'homme qui a financé la publicité du livreImage : dapd

Côté contre, Die Welt plaide pour une punition de Christian Wulff, par exemple sous la forme d'un reversement des sommes gagnées grâce aux conditions du crédit ou encore une centaine d'heures de travaux d'intérêt général. Mais juge qu'il faut réserver les démissions pour des infractions graves. Le pardon est aussi une forme d'hygiène démocratique. Et celui qui a payé pour ses erreurs est peut-être, pour le reste de son mandat, un meilleur président.

die tageszeitung critique l'attitude des médias dans cette affaire. Le comportement de Wulff a été maladroit, mais il n'est pas encore prouvé que le crédit ou les vacances du couple présidentiel aient entraîné des contreparties de la part de l'ex-dirigeant régional. Les médias ont pour mission de révéler des abus et des scandales, mais pas d'abattre un responsable politique juste pour prouver leur puissance.

L'Irak en crise après le retrait américain

La Süddeutsche Zeitung s'intéresse à la crise politique qui déchire l'Irak, un an après la formation d'un gouvernement d'unité nationale. D'un coup, cette année semble n'avoir été qu'une simple trêve, imposée par l'occupant américain et rompue au lendemain du retrait des forces américaines du pays. Comme si tous les discours sur la stabilité et la cohabitation pacifique entre les groupes ethniques et les religions n'avaient jamais existé, chiites et sunnites sont à nouveau divisés. Maintenant que les Américains sont partis, explique le journal, le Premier ministre chiite al Maliki n'a plus aucune raison de camoufler sa soif de pouvoir.

Nouri al Maliki et Barack Obama
Nouri al Maliki et Barack ObamaImage : picture-alliance/dpa

Il est vrai que la situation est délicate, commente la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais si Nouri al Maliki, qui donnait jusqu'ici une impression solide en tant que chef du gouvernement, ne réussit pas à résoudre cette crise, le pays risque de replonger dans la violence. Une nouvelle vague d'attentats serait la pire chose que pourrait connaître le pays. Mais ils sont nombreux, ceux qui ont fait cette prédiction, conclut la FAZ...

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sébastien Martineau