Démission choc à Volkswagen
1 juillet 2005Le départ, après 15 ans de service, d’un influent représentant du personnel en Allemagne, requiert des préalables consciencieusement réfléchis et une communication hors pair, estime le quotidien Die Welt. Or,en ce qui concerne Klaus Volkert ce n’est pas le cas. Le syndicat de la branche métallurgique, IG Metall, a fait l’annonce de sa démission hier, et ce, avec effet immédiat. Volkert, prévient le journal, ne peut jouir de la présomption d’innocence que s’il présente rapidement et entièrement les raisons de son retrait.
Car, rappelle la Franfurter Allgemeine Zeitung, au cours de la journée d’hier, les rumeurs ont enflé dans les couloirs, mettant la défection de Volkert au compte d’irrégularités qu’il aurait commises. C’est un choc gigantesque pour les plus de 177 000 salariés de l’entreprise en Allemagne qui appréciaient le personnage. Et pour cause! Il a défendu avec succès leurs intérêts en évitant une rationalisation du personnel, malgré un énorme surplus de main d’oeuvre. Mais le traumatisme touche également IG Metall, souligne le journal: si Volkert venait à être convaincu de corruption, l’image du plus puissant syndicat allemand en souffrirait beaucoup.
Et d’autant plus au sein de Volkswagen. En effet, selon la Süddeutsche Zeitung, rien ne se décidait dans l’entreprise sans Klaus Volkert. Cela tient à l’historique d’une ancienne société publique qui compte aujourd’hui encore parmi ses actionnaires, l’état régional de Basse-Saxe, avec 20 % des parts. La conséquence pour le conseil de surveillance est que la majorité est constituée de syndicalistes et de politiciens. Dans un tel contexte la direction n’a aucune chance de régner en maître. On en a pour preuve que chez Volkswagen les coûts et le nombre de salariés sont plus élevés que ceux de la concurrence. Cependant, conclut le journal, c’est aussi un climat propice aux magouilles entre représentants du personnel et dirigeants.