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Déficit budgétaire : un record pour l'Allemagne

Marie Kindler24 octobre 2003
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Pour la troisième année consécutive, l'Allemagne aura un déficit supérieur à ce qui est permis par le pacte de stabilité. Le ministre des finances, Hans Eichel, l'a reconnu en présentant la loi de finances rectificative pour cette année. Comme la France, l'Allemagne compte sur la compréhension de la commission européenne. Il n'empêche que les réactions des journaux allemands sont très critiques.

« L'état fait plus de dettes que jamais », « Déficit record dans le budget de l'état : 43,4 milliards d'euro de dettes supplémentaires ». Les titres de la Suddeutsche ou de la Frankfurter Allgemeine Zeitung sont sans ambiguité. Celui de die Welt est encore plus explicite : le chiffre de l'endettement est inscrit en entier : 434 et huit zéros... Avec une série de portraits du ministre des finances et des légendes qui les illustrent dans le style roman-photo : Hans Eichel a les mains vides ; de tout côtés, on puise dans ses caisses ; il ne lui reste plus qu'à prier. Il a fait deux fois plus de dettes que prévu rappelle l'éditorialiste du journal. Il a mis bien longtemps à le reconnaitre. De même, le ministre de l'économie a abaissé ses prévisions de croissance pour 2 003, bien trop tard aussi. Il ne voulait pas démoraliser les gens. Les politiques se doivent d'être optimistes, mais ce n'est pas en jetant de la poudre aux yeux qu'on va redonner le moral aux gens. Le gouvernement n'est pas seul responsable des tristes réalités de l'économie, estime die Welt, mais le contraste entre le discours et les réalités est proprement scandaleux.

Hans Eichel fait office de bouc émissaire pour la politique du chancelier, constate la Ostsee-Zeitung. Il est quasiment impossible de mettre en place un budget sérieux avec la crise de la conjoncture qui s'ajoute à la crise structurelle des systèmes sociaux. Hans Eichel a raison en tout cas de ne pas choisir la facilité en augmentant la TVA.

On se retrouve avec la dette la plus importante de l'histoire de la République fédérale, souligne le Handelsblatt. Mais le plus grave, c'est qu'il n'y a pas d'amélioration en vue. Le parti social démocrate veut faire de la recherche, de l'innovation et de l'éducation ses priorités, mais on se demande où on va trouver l'argent.

Le journal de gauche Frankfurter Rundschau est aussi très sévère : Le ministre des finances se réjouissait en mars dernier des mesures de consolidation du budget. Quelques semaines plus tard, le déficit avait doublé. C'est comme un gouffre qui engloutit les milliards. Quand on se trompe à ce point, on ne peut pas invoquer la conjoncture. Ce budget, c'est un constat de faillite.