Décès de Hermann Scheer
15 octobre 2010« Nous allons épuiser les ressources de pétrole d’ici une quarantaine d’années. C’est un conflit dramatique dans lequel nous sommes engagés, sur les plans économique, social, culturel et diplomatique. »
Hermann Scheer prône un changement radical des politiques énergétiques. C’est pourquoi, pendant trente ans, il use de son mandat de député social-démocrate et de son influence pour plaider au parlement comme dans des congrès internationaux en faveur de l’énergie solaire. Son « engagement infatigable » pour les énergies écologiques lui vaut d’ailleurs de recevoir le Prix Nobel alternatif en 1999. Hermann Scheer en appelle à la « raison collective » pour changer les modes de vie et de pensée, en Allemagne et dans le reste du monde. Il considère ainsi le projet solaire desertec, initié dans le Sahara, d’un œil sceptique.
« Croire que plus d’ensoleillement signifie plus d’énergie solaire et donc un courant moins cher est une illusion. Il va falloir construire des câbles sur des milliers de kilomètres pour l’acheminer, ça va retarder le projet, on sera confronté à des tempêtes de sable. »
Pour mieux contrer les catastrophes naturelles sur la longue durée, Hermann Scheer défend un vaste projet de reboisement mondial, qu’il expose dans divers ouvrages. Jamais, Hermann Scheer ne craint la confrontation. Y compris au sein de son parti, le SPD, et avec le chancelier d’alors, Gerhard Schröder, à propos de l’engagement de l’OTAN au Kosovo. Quant au programme de renoncement progressif à l’énergie atomique, décidé par l’ancien gouvernement verts-social-démocrate, on le doit en partie à la ténacité d’Hermann Scheer, cet homme de conviction.
Auteurs: Daniel Scheschkewitz et Sandrine BlanchardEdition: Konstanze von Kotze