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Crise d'amnésie

5 mars 2010

Deux ans après le début de la crise, les banquiers ont la mémoire courte. En dépit des faillites de Lehman Brothers ou de Hypo Real Estate, le secteur banquier est retombé dans le "business as usual"

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Josef Ackermann, PDG de la Deutsche Bank qui a renoué avec les bénéfices en 2009
Josef Ackermann, PDG de la Deutsche Bank qui a renoué avec les bénéfices en 2009Image : AP

Après avoir enregistré des milliards de pertes en 2008, la Deutsche Bank a annoncé un bénéfice de cinq milliards d'euros en 2009. Même chose pour la banque française BNP-Paribas ou la britannique Barclays. Pour certains politiques, le problème n'est pas que ces établissements soient sortis du rouge mais qu'ils continuent à réaliser la plus grande partie de leurs profits dans des activités de spéculations boursières. "Il ne faut pas oublier que les banques ne spéculent pas avec leur argent. Les banques spéculent avec l'argent de leurs clients et ceci avec de plus en plus de négligence », estime Gregor Gysi, le chef du Groupe parlementaire du parti Die Linke au Bundestag. « Elles spéculent dans le monde entier comme si la crise n'avait jamais eu lieu. Et ceci parce que les gouvernements n'ont pas la force de mettre en place une régulation efficace des marchés financiers."

20 milliards de dollars

Ace jour, il ne reste rien, ou presque, des promesses des gouvernements visant à mieux réguler l'activité des établissements financiers. Le président américain Barack Obama veut interdire aux banques de spéculer en bourse pour que celles-ci se limitent à leur activité traditionnelle qui est l'octroi de prêts pour financer l'activité économique des entreprises ou maintenir le pouvoir d’achat des ménages. Mais rien de concret n'a été encore voté. Alors même que les bonus des traders américains de Wall Street ont atteint en 2009 la somme historique de 20 milliards de dollars.

"Est-ce que les banques sont revenus au business as usual? A cela je répondrai en faisant une différence importante entre les banques continentales et anglo-saxones. Pour ce qui concerne ces dernières, il me semble en effet que nous sommes revenus au business as usual", commente Reinhard Schmidt, spécialiste de la finance à l'université de Francfort. L’an dernier 4000 traders de la bourse de New-York ont changé d'employeur pour un meilleur salaire. Le Crédit Suisse a ainsi offert 20 millions de dollars pour débaucher des employés des banques américaines Goldman Sachs et Citigroup.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Audrey Parmentier