Cri et chuchotement...
4 mai 2012120 millions de dollars pour une des quatre versions du célèbre tableau intitulé « Le Cri », une œuvre peinte en 1895, c'est un nouveau record, s'exclame la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il est vrai que ce tableau est une œuvre majeure de la peinture, illustrant dans le monde une des conditions de la vie humaine : l'angoisse existentielle qui règne en chacun de nous. Et puis, comme tout ce qui est rare est cher, la rareté d'une œuvre entraîne la spirale des prix automatiquement vers le haut.
Ce prix déraisonné excite les imaginations, parce que la valeur d'une œuvre d'art n'a toujours été qu'une simple affirmation arbitraire dénuée de tout critère rationnel, analyse die tageszeitung. Avec de telles sommes, le marché de l'art se transforme en scène de théâtre éloquente. En effet, une vente aux enchères offre un spectacle plus passionnant de la comédie humaine que d'autres transactions financières qui reposent elles aussi sur des valeurs fictives.
Le quotidien de Berlin revient également en Une sur les élections présidentielles françaises avec une photo des défilés du 1er mai en France où les manifestants transforment Nicolas Sarkozy en Pinocchio, affublé d'un long nez. Allusion cruelle au débat télévisé de mercredi.
Le président c'est moi ! titre die Welt. Avant ce débat, Nicolas Sarkozy avait annoncé vouloir « exploser » son rival, mais il a échoué. Avec ses remarques ironiques, François Hollande a réussit à chaque fois à déstabiliser son adversaire. La tactique a bien fonctionné. À la fin du débat, l'actuel président français, résigné, a laissé son rival socialiste placer à 16 reprises, « Moi, président de la République, je.... » dans un long monologue.
La chancelière n'a pas caché qu'elle préférerait continuer à travailler avec Sarkozy, analyse la Süddeutsche Zeitung. En effet, Angela Merkel redoute l'élection de François Hollande surtout parce qu'elle sait qu'elle devra alors affronter quelques difficiles négociations avec lui. En effet, une chose est claire : si le pacte budgétaire est renégocié, ce que refuse l'Allemagne, et qu'il est complété par un volet Emploi et croissance, comme le souhaite le candidat socialiste, la France voudra alors recourir aux euro-obligations pour financer de grands projets d'infrastructures européens. Et là, personne ne sait encore qui l'emportera de Paris ou de Berlin, conclut le quotidien de Munich.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand