Consensus difficile sur la direction des opérations
25 mars 2011Premier point de consensus, annoncé par son secrétaire-général : la prise en charge, par l’OTAN, de la surveillance aérienne de la zone d'exclusion libyenne, Anders Fogh Rasmussen :
« Les alliés de l’OTAN ont décidé de mettre en place la zone d’interdiction de survol. Notre action est gouvernée par l’effort international en vue de la protection des civils contre les attaques du régime Kadhafi. »
Les forces pro-Kadhafi prétendent quant à elles qu’une centaine de civils auraient été tués dans des bombardements sur Tripoli, informations non-confirmées. Dans l’ouest de la Libye, les insurgés cherchent à maintenir leur contrôle sur la ville de Misrata.
La coalition, favorable aux insurgés et rejointe par les Emirats arabes unis, envisage pour sa part une poursuite des opérations durant « plusieurs semaines ». L'OTAN a évoqué « 90 jours » d'interdiction de survol. Cette durée estimée pourra, comme la mission, être revue selon l'attitude des autorités libyennes. Ban Ki Moon, secrétaire-général de l'ONU:
« Notre envoyé spécial en Libye a redit qu'il était de l'intérêt du régime libyen de cesser les hostilités et de changer la dynamique de crise. Si la Libye n'agit pas dans le sens de la résolution 1973, notre émissaire a déclaré que le Conseil de sécurité pourrait se préparer à des mesures supplémentaires. »
Nicolas Sarkozy réclame que les opérations soient dirigées par une coalition internationale, et non par l’OTAN. La France revendique d’être à l’origine de la résolution de l’ONU et c'est en tant "qu'instigateur" que Paris espérait bien contourner la Turquie, le seul pays à majorité musulmane membre de l’OTAN. Ankara se refuse toujours à participer aux opérations au sol contre des musulmans, comme c’est le cas en Afghanistan.
De son côté, l’Allemagne, qui s’était abstenue lors du vote à l’ONU, plaide pour un embargo sur le pétrole et des restrictions commerciales. Sa demande a été entendue par l’Union européenne qui a décidé de renforcer ses sanctions.
Une réunion a débuté ce matin au siège de l'Union africaine, à Addis Abeba en vue de tenter une médiation en Libye. D’ailleurs, outre les représentants du comité de l’UA sur la Libye, de l’Union européenne, du Conseil de sécurité et de la Ligue arabe, une délégation gouvernementale libyenne participe également aux négociations. Par contre, aucun émissaire de la rébellion n’était présent à l’ouverture de la rencontre.
Mardi prochain, un nouveau sommet est prévu à Londres, pour réunir les pays participant aux opérations militaires anti-Kadhafi.
Auteur: Sandrine BlanchardEdition: Sébastien Martineau