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Condamnation de la Guinéenne qui inventait des grossesses

Bangaly Condé
10 avril 2018

Cinq ans de prison ferme et une grosse amende. C'est la sentence prononcée à Conakry contre une tradipraticienne, N’na Fanta Camara, qui a arnaqué de nombreuses femmes en mal d'enfants.

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Symbolbild Afrika Schwanger
Image : imago stock/Gallo Images

Au total, 514 Guinéennes au moins auraient été victimes de la tradithérapeute N’na Fanta Camara.

Cette femme donnait de fausses grossesses à travers des décoctions de plantes. Des centaines de candidates à la maternité la consultaient dans l’espoir d’avoir un enfant.

Ces victimes se sont regroupées en association et ont porté plainte.

Plusieurs d’entre elles ont déjà perdu leur foyer. "On est souffrante vraiment, le médicament que N’na Fanta nous a donné nous a causé des problèmes. Nos ventres sont ballonnés et on n'a même pas nos règles. On a beaucoup de problèmes au niveau du ventre. Depuis que j’ai commencé à prendre son médicament ça ne va pas. Mon ventre se gonfle et je n’ose même pas manger après 16 heures. Elle m’a interdit de monter dans les véhicules et même sur les motos. Je lui ai demandé, eh N’na Fanta, jusqu’à présent je n'ai pas mes règles", témoignent plusieurs victimes.

L'Etat vole au secours des victimes

Vu la gravité de la situation, les autorités du ministère guinéen de la santé ont identifié un pool de médecins pour examiner les victimes de la tradipraticienne. Des structures sanitaires sont indiquées pour le diagnostic selon Mamadouba Fougue Camara, un des médecins traitant qui a accepté s'exprimer sur les cas de certaines femmes. "Nous avons un certain nombre de fibroïne, un nombre de kyste nous avons dans le lot une catégorie qui a eu des  atteintes de la structure utérine soit par une augmentation de l’utérus ou bien par un rétrécissement du muscle utérin. Ce sont des situations  qui seront à l’étude par des médecins-experts qui vont évaluer la prise en charge." 
Selon nos informations certaines des victimes seraient même décédées suite aux grossesses contractées après consommation des potions recommandées par dame N’na Fanta. Les autres femmes attendent leur prise en charge totale par l’Etat.