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Concessions sur les réformes sociales

Yvon Arsenijevic12 août 2004

800 millions d’euros, c’est ce que devrait coûter au budget fédéral le « coup de frein » sur les réformes sociales décidé mercredi soir lors d’une « réunion au sommet » à la chancellerie. Gerhard Schröder, les deux ministres impliqués, économie et finances, et le numéro un du Parti Social Démocrate sont revenus sur deux points précis : l’aide aux chômeurs qui sera versée début, et non plus fin janvier 2005 et, deuxièmement, le montant de l’épargne des enfants prise en compte dans le calcul des allocations chômage des parents a été revu à la hausse. Des « concessions » vivement, et diversement, commentées par nos confrères de la presse écrite.

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« C'est l'affaire du patron » (Neue Osnabrücker Zeitung)
« C'est l'affaire du patron » (Neue Osnabrücker Zeitung)Image : AP

Manifestations du lundi, grogne au sein du Parti Social Démocrate, frustration dans les travées des groupes parlementaires de la majorité, énumère la FRANKFURTER RUNDSCHAU : le chancelier et le président du SPD devaient agir et, avec l’allié écologiste, tirer le signal d’alarme. Un coup de frein qui aura des conséquences, écrit encore le journal de Francfort et qui devrait faire pas mal de bruit au sein du gouvernement : les ministres de l’économie et des finances vont en effet devoir s’expliquer. Hans Eichel aux finances parce qu’il n’a cessé de répéter qu’il n’y avait pas d’argent. Et Wolfgang Clement à l’économie parce qu’il n’a cessé de répéter qu’il n’y avait pas d’autre possibilité.

La NEUE OSNABRÜCKER ZEITUNG a entendu elle aussi le bruit des claques destinées aux deux ministres et elle y voit un message clair : à partir de maintenant, la mise en place des réformes sociales est l’« affaire du patron ». Quoi qu’il en soit, les changements décidés, pour le journal d’Osnabrück, sont « de grande ampleur » et ils représentent une réaction immédiate aux violentes protestations exprimées par la population.

Une réaction que DIE WELT, constatant qu’à peine rentré de vacances, le chancelier a obligé ses ministres à interrompre les leurs pour savoir comment mettre un terme à l’hystérie dans le pays, qualifie plutôt d’« hystérique elle aussi ».

Tonalité différente dans la WESTDEUTSCHE ALLGEMEINE ZEITUNG pour qui le chancelier a raison de maintenir le cap général d’une réforme nécessaire tout en se réservant la possibilité de corriger certaines erreurs ou insuffisances. Il n’en perd pas la face pour autant, estime notre confrère d’Essen, au contraire : cela ne peut que favoriser l’acceptation de la réforme.

Gerhard Schröder a compris que le SPD ne serait pas le seul à passer sous le rouleau compresseur dans l’Est du pays s’il ne réagissait pas, écrit de son côté la BRAUNSCHWEIGER ZEITUNG, mais sa marge de manœuvre reste étroite. À court terme, il ne peut que miser sur des changements symboliques et des corrections de détail. Mais cela suffira-t-il ? demande le journal.

La réponse, cinglante, de la LEIPZIGER VOLKSZEITUNG : voilà une réunion de crise, coincée entre des vacances et un voyage officiel en Roumanie, qui une fois de plus, n’a pas éclairci grand chose.