Compromis sur le droit de séjour
15 novembre 2006Après des années de tergiversations, un premier compromis viable semble enfin se dessiner dans le dossier du droit de séjour des sans-papiers, salue Die Welt. Et de citer le journal britannique « The Economist » qui considère que les quelque 700 000 immigrés illégaux que l’Espagne affronte chaque année sont une chance pour l’économie du pays. Avec ses 100 000 candidats, l’Allemagne devrait elle aussi être bénéficiaire dans cette affaire.
En termes de politique vis-à-vis des étrangers, le SPD et la CDU avaient toujours donné l’impression de se trouver sur deux planètes différentes, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Maintenant, les responsables de politique intérieure de la coalition semblent être d’accord. On s’étonnera pourtant du silence médiatique dans lequel cette réunion a été préparée. On se souvient encore du vacarme qui a accompagné il y a treize ans la modification du paragraphe sur le droit d’asile dans la constitution allemande, celui il y a sept ans de la réforme du droit de la nationalité et il y a deux ans, de la polémique sur la loi sur le droit d’asile.
Pour la Frankfurter Rundschau, la balle est maintenant dans le camp des Ministres de l’Intérieur. Les protestataires n’auront pourtant qu’une seule alternative : soit ils acceptent la réglementation nationale et tentent de la durcir encore plus via le Bundesrat, soit ils renvoient le ballon. Dans ce cas, ils devront alors assumer cet acte de blocage face aux personnes concernées mais aussi face à leurs électeurs.
Pour la Süddeutsche Zeitung, la réglementation actuelle concernant le droit de séjour est un véritable désastre. C’est une réglementation qui génère le malheur, une réglementation qui plonge des êtres humains dans le désespoir. Le droit n’est pas là pour créer des problèmes mais bien pour résoudre des problèmes, tant bien que mal. Ce serait un acte généreux de donner une vraie chance aux étrangers illégaux en Allemagne. La réglementation sur laquelle la coalition vient de trouver un accord est une tentative timide de prendre ce problème à cœur. La conférence des Ministres de l’Intérieur ne devrait pas la torpiller mais la mettre en œuvre avec générosité, conclut le quotidien.