Comment va évoluer la situation en Iran ?

Moussavi réclame une annulation du scrutin, titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Hier l'opposition s'est rassemblée pour le sixième jour consécutif lors d'une manifestation de masse malgré l'interdiction des autorités, rapporte le quotidien. Le candidat vaincu Mir Hossein Moussavi avait appelé les participants à manifester en silence et à ne pas tenir de propos insultants envers le président Ahmadinejad.

Il est aussi difficile de savoir comment la situation en Iran va se développer que de prouver – du moins de l'extérieur – que les élections ont véritablement été truquées, écrit la Tageszeitung. Le scénario le plus dangereux serait une escalade du mouvement de protestation jusqu'à la guerre civile. Le contraire – c'est-à-dire que la vague de contestation retombe et que les choses reprennent leur cours comme avant en Iran – est de moins en moins vraisemblable face à chaque nouvelle grande manifestation quotidienne. Autre possibilité pour la taz : si Mir Hossein Moussavi réussit à faire en sorte que les protestations restent non violentes et si les dirigeants le laissent faire, alors il pourrait devenir le leader d'une opposition forte et que l'on peut prendre au sérieux, comme il n'y en a encore jamais eu en Iran. Ce serait au moins un premier pas – bien que modeste – dans la bonne direction.

Le fait que le président américain Barack Obama fasse preuve de réserve est compréhensible, estime le Tagesspiegel. Le régime des mullahs n'attend qu'un prétexte pour discréditer le mouvement de protestation en le qualifiant d'œuvre du grand Satan. Mais l'Europe – et en premier lieu l'Allemagne – devraient exprimer plus clairement leur réprobation face aux pratiques du régime iranien. L'Allemagne est après tout l'un des les plus importants partenaires économiques de l'Iran, malgré les sanctions du conseil de sécurité de l'ONU. Cela devrait donner du poids à l'avis de Berlin sur la question.

Nous sommes face à l'un des rares moments de l'Histoire, écrit die Welt, où une population opprimée, restée longtemps silencieuse et passive, se met en mouvement. Ce sont les Iraniens eux-mêmes qui doivent apporter des changements. Mais vu que l'opposition est loin d'avoir les mêmes moyens de pression que le régime, les manifestants ont besoin de notre soutien.