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28 mai 2010Alvaro Uribe aurait souhaité pouvoir effectuer un troisième mandat à la tête de la Colombie. Mais son projet de modification de la constitution a été rejeté en février par la Cour constitutionnelle.
C'est donc la fin de huit années d'une présidence musclée dans un pays qui reste l'un des plus dangereux d'Amérique du Sud. En Colombie, certaines régions sont toujours le théâtre de combats qui opposent les guérillas, dont les Farc - les Forces armées révolutionnaires - les groupes paramilitaires et les forces de l'ordre. Des forces de l'ordre qui ont vu leur effectif doubler depuis 2002. Tout cela sur fond de trafic de cocaïne.
La violence et la sécurité se sont logiquement imposées comme des thèmes importants de cette campagne, même si un certain consensus existe en Colombie pour une poursuite de la lutte contre les guerillas.
Les écologistes rassemblent
Le dauphin d'Alvaro Uribe, Juan-Manuel Santos, qui est régulièrement donné en tête pour le premier tour de la présidentielle, peut mettre en avant son bilan en tant que ministre de la défense. Les Farc ont subi d'importants revers lorsqu'il était en poste. Le nombre des guérilleros est en baisse et ils ont perdu leur numéro 2, Raul Reyes, tué début 2008.
Dans cette campagne, la surprise est venue d'un parti quasiment inexistant il y a peu, le parti écologiste, avec la candidature d'Antanas Mockus, ancien maire de Bogota, connu pour sa bonne gestion. Un personnage aux multiples facettes : mathématicien, philosophe, originaire de Lituanie, et francophone. Mockus est parvenu à séduire de nombreux électeurs, aussi bien de gauche que du centre-droit. Les jeunes en particulier.
Sept autres candidats sont en lice, notamment Gustavo Petro, ex-guérillero, qui représente la gauche. L'élection pourrait se jouer sur le social : la société colombienne est l'une des plus inégalitaires du continent.
Le résultat de ce vote sera sans doute observé de près dans les pays voisins, notamment au Venezuela et en Équateur, où Alvaro Uribe était loin de faire l'unanimité.
Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Sandrine Blanchard