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Coalition et opposition dialoguent

Christophe LASCOMBES4 mars 2005

Dans le contexte des différentes polémiques entre opposition et gouvernement sur le chômage et autres dossiers sociaux majeurs, un échange de lettres entre les deux chefs de parti, Angela Merkel et Gerhard Schröder fait l’objet de nombreux commentaires dans la presse allemande.

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Selon la presse allemande, voilà à quoi ressemble le dialogue entre coalition et opposition...
Selon la presse allemande, voilà à quoi ressemble le dialogue entre coalition et opposition...Image : dpa

La Tageszeitung de Berlin ironise : de nos jours, lorsqu’on communique encore par lettre, c’est qu’on a plus grand-chose à se dire. Pour les choses importantes, les décideurs utilisent depuis longtemps le téléphone, fixe ou portable, le courrier électronique étant lui aussi ravalé à l’exécution de tâches subalternes. On peut donc en conclure que les deux politiciens ne sont pas sérieux dans leurs propositions respectives de collaboration. D’autant que le pays ne souffre pas d’un déficit en matière de grande coalition mais bien d’un excès d’obligation de consensus.

La Frankfurter Rundschau souligne qu’aucune action concertée sérieuse de lutte contre le chômage de masse ne se fait par voie de lettre ouverte. Il est faux de croire que le dossier de l’emploi exige une grande coalition. Il a plutôt besoin d’un gouvernement capable d’agir avec efficacité. Pour cela, il suffit de limiter les possibilités de blocage dévolues au Bundesrat, la Chambre des Régions et donc, de mener à bon terme la réforme du fédéralisme. Voilà de quoi devraient parler Merkel, Stoiber et Schröder. Cela leur éviterait cette mise en scène du dialogue politique à grands coups de sommet et de lettres ouvertes.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung exige l’arrêt immédiat de cette tactique. Ce jeu malsain ne peut qu’éveiller de faux espoirs. Et puis, la fameuse responsabilité commune de la coalition et de l’opposition tant vantée par le chancelier n’est qu’une fiction. La responsabilité du destin du pays réside bel et bien entre les mains du gouvernement et de la majorité parlementaire. Et cela reste un état de fait jusqu’aux prochaines élections. Même si l’on accepte les propositions de l’opposition.

La Süddeutsche Zeitung enfin souligne qu’en politique, la lettre ouverte signale le refus de communiquer avec l’adversaire. Et puis, ces lettres ne révèlent rien qu’on ne sache déjà. Chacune d’entre elle n’est que la reprise de propositions cent fois répétées par chacune des parties, propositions également toujours refusées en bloc par chacun des adversaires. Tout ceci, à 10 semaines des élections législatives, n’est qu’une farce politique et elle renforce encore le dégoût de la politique dans la population, conclut le quotidien.