Coalition et caco(uac)phonie
6 janvier 2009La coalition de Berlin, et surtout le SPD, ne font guère preuve de talent psychologique, relève die Welt. En pleine crise économique, les sociaux-démocrates menacent d'augmenter les impôts pour les hauts revenus. Cela fait bien longtemps que la chancelière a oublié qu'elle aussi, en son temps, a voulu baisser les impôts. Et Horst Seehofer, le chef de la branche bavaroise du parti chrétien-démocrate, la CSU, a abandonné son exigence fondamentale d'allègements fiscaux essentiels : une coalition, cela conduit toujours à des compromis. Mais ce que propose la coalition, à grands coups de milliards, s'avèrera si insignifiant pour le citoyen lambda qu'on peut tout juste parler ici de mesures cosmétiques.
Avec Engels et Marx sous la neige dans sa photo de Une, la Taz constate l'arrivée d'une grande coalition de gauche, pour reprendre les termes de son titre. Le quotidien de Berlin souligne que sociaux et chrétiens-démocrates pratiquent la surenchère sociale afin de relancer la conjoncture, effaçant encore un peu plus les frontières programmatiques entre les deux grands partis populaires allemands.
Aux grands maux, les grands remèdes, lance le Financial Times Deutschland. La devise fait frémir certains car elle permet de justifier les plus grandes dérives en termes de politique budgétaire. Quoi qu'ils fassent, les hommes politiques restent pourtant toujours responsables de leurs actes. Et critiquer l'adversaire en s'abritant derrière les contraintes du pacte de stabilité européen ne les rend pas plus crédibles pour autant.
Comme ses homologues, le quotidien revient aussi sur les efforts de médiation de l'Union européenne au Proche-Orient. Ce qui fait dire à la Frankfurter Rundschau, par exemple, que l'année n'aurait pas pu commencer plus mal pour les Européens. Face à la guerre israélo-palestinienne, l'UE offre à la face du monde le tableau affligeant de son incapacité à parler d'une seule voix en termes de politique étrangère. Deux délégations se trouvent actuellement sur place pour tenter de mettre fin au conflit. Mais aucune d'entre elles ne semble savoir qui doit parler au nom de l'Europe. Trop de médiateurs, c'est trop de partenaires possibles, trop de vanités à satisfaire et trop de formules à l'emporte-pièce. Pour savoir comment saboter les chances de succès d'une initiative diplomatique, il suffit de s'adresser aux experts de Prague, de Bruxelles ou de Paris, ironise le quotidien.