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Des médiateurs ouest-africains au Togo en crise

Noël Tadégnon
23 octobre 2017

L'opposition togolaise appelle à de nouvelles vagues de manifestations contre le régime du président Gnassingbé alors que des initiatives sous régionales sont en cours pour calmer la situation après deux mois de crise.

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Togo Protest gegen die Regierung
Image : picture alliance/dpa/abaca/A. Logo

Face à une opposition qui ne faiblit pas et qui a appelé aujourd'hui à trois nouvelles journées de manifestations contre le pouvoir, le gouvernement togolais a décidé de suspendre la conférence de la Francophonie, qui devait se tenir fin novembre à Lomé. 

C'est dans ce cadre que s'inscrit la visite au Togo d'une délégation de parlementaires de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Elle s’entretient avec les acteurs de tous les bords politiques dans un contexte où certains Togolais accordent peu de crédit à une médiation sous-régionale. 

La délégation de la Commission Interparlementaire de l’UEMOA rencontre des députés du pouvoir et de l’opposition, l’opposition extraparlementaire, la coalition des 14 partis de l’opposition et des membres de la société civile. Sa présence au Togo vise une résolution de la crise politique.

Mais pour Paul Amégakpo, de la concertation nationale de la société civile du Togo, il s’agit beaucoup plus d’une mission d’évaluation de la situation qu’une mission de médiation : "Nous accordons du crédit à toute mission qui pourrait venir aider le pays. Mais comme c’est une crise de pensée politique et qu’il faudrait une transformation profonde des institutions démocratiques du pays, nous osons croire que toute institution qui viendra aider le pays doit montrer son professionnalisme et sa neutralité face à ce type de situation." 

Des institutions expérimentées pourraient aider le Togo 

Selon Paul Amégakpo, la Commission parlementaire ne peut qu’évaluer la situation et peut-être instruire d’autres institutions qui pourront intervenir au besoin. Car une médiation menée par des instances autres que ouest-africaines aura plus de portée et d’effets quand on sait que les acteurs politiques togolais doutent de la crédibilité de la plupart des initiatives sous-régionales de sortie de crise.

"Il est important d’obtenir une facilitation d’institutions crédibles qui ont l’expérience d’accompagner les processus démocratiques et qui peuvent de manière cohérente, holistique et méthodique apporter des approches de solutions aux acteurs togolais" affirme Paul Amégakpo. 

En attendant, l'opposition se montre déterminée à combattre le régime du président Gnassingbé et appelle à de nouvelles manifestations contre le régime du président Faure Gnassingbé. Après deux mois de grave crise politique, le porte parole de la coalition de l'opposition, Eric Dupuy, a convoqué une première vague de manifestations pour les 28, 29 et 30 octobre à l'intérieur du pays.  

Ces manifestations devraient être suivies d'une autre vague les 7, 8 et 9 novembre à Lomé.