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Cinq morts à Ceuta

Sandrine Blanchard30 septembre 2005

Cinq Africains sont morts, hier, dans l’enclave espagnole de Ceuta, sur le territoire marocain. Près de 500 réfugiés essayaient de franchir la barrière qui l’entoure, pour gagner l’Europe. En guise de réponse, les autorités espagnoles ont décidé d’envoyer des soldats pour surveiller la frontière. Les journaux allemands reviennent abondamment sur ces événements, qui ressemblent étrangement à ceux de l’enclave de Melilla, quelques jours auparavant.

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Dans l'enclave de Melilla, le 28 septembre
Dans l'enclave de Melilla, le 28 septembreImage : AP

« Le saut de la mort vers l’Europe », c’est le titre choisi par la tageszeitung. Deux des décès sont survenus côté espagnol de l’enclave, rappelle le journal : l’un des deux réfugiés est mort empalé sur la grille frontière, l’autre est tombé et s’est fait piétiner. Deux autres Africains sont morts en territoire marocain, touchés par des balles à blanc. Mais les causes du cinquième décès n’ont pas été annoncées. Seuls 80 personnes ont réussi à passer la barrière. Et sur les 500 candidats à l’exil, une soixantaine de blessés ont dû être soignés en Espagne ou au Maroc. La taz explique que malgré le danger, les assauts sont réguliers. Les autorités espagnoles ne peuvent en effet pas renvoyer tous ceux qui arrivent à passer la barrière, faute d’accord avec leur pays d’origine. Et le rehaussement de la grille de 3 à 6 mètres, prévu d’ici au mois de février, risque de ne pas régler le problème.

La Frankfurter Rundschau rappelle que ces événements tragiques à Ceuta sont similaires à ceux qui se sont déroulés à la frontière de l’enclave de Melilla quelques jours plus tôt. Le journal revient sur les mesures de sécurité déployées dans ces enclaves espagnoles au Maroc et destinées, selon lui, à tenir l’Afrique pauvre à l’écart de l’Europe.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque la « coopération étroite et le dialogue fluide » affichés par les gouvernements espagnol et marocain, afin de tourner la page des confrontations ouvertes du temps d’Aznar. Le quotidien note cependant que les deux présidents des enclaves espagnoles dénoncent quant à eux le manque de coopération de Rabat en matière d’immigration clandestine. Les deux hommes réclament des modifications de la législation espagnole concernant les étrangers, qui prévoiraient par exemple une « expulsion automatique » des clandestins venus d’Afrique. Par ailleurs, ils estiment que si le Maroc avait pris les dispositions nécessaires, l’issue sanglante des derniers assauts aurait pu être évitée.