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Cinq ans après le 11 septembre

Aude Gensbittel11 septembre 2006

Le cinquième anniversaire des attaques terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis fait évidemment l’objet de nombreux commentaires dans la presse allemande. Les journaux soulignent notamment la difficulté de la lutte contre le terrorisme, qui peut elle aussi représenter un danger pour la démocratie.

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Commémoration des attaques terroristes de 2001 à New York
Commémoration des attaques terroristes de 2001 à New YorkImage : AP

Le monde s’est transformé avec l’arrivée d’une nouvelle forme de guerre, écrit die Welt, une guerre menée par des ennemis invisibles dans notre société libre. Le terrorisme n’est pas la poursuite d’objectifs légitimes avec des moyens illégaux, il ne vise pas à un monde meilleur. Le terrorisme est la négation de la vie. On peut et on doit répondre à ce principe avec des moyens guerriers. Il s’agit d’adopter des mesures politiques sécuritaires, sans pour autant trahir ses propres principes démocratiques. Une tâche ardue, particulièrement pour les Etats-Unis, qui ont été les plus frappés et profondément ébranlés.

Les terroristes ancrent peur et scénarios catastrophes dans la tête des gens, explique de son côté la Süddeutsche Zeitung, c’est pourquoi la lutte contre les terroristes est avant tout une lutte des idées, des esprits, de la supériorité morale. La « guerre contre le terrorisme » déclarée par le président américain George W. Bush et jamais terminée, était donc la plus grande erreur stratégique des Etats-Unis, et une stupidité rhétorique par-dessus le marché. Cette guerre est impossible à mener et encore plus à gagner, mais elle exige des prises de position, elle polarise, elle alimente les idées préconçues de l’ennemi des deux côtés. C’est là le plus grand succès d’Ossama Ben Laden, poursuit le quotidien, le fait que jusqu’à aujourd’hui l’administration Bush ne reconnaisse pas et ne revoit pas ce mécanisme autodestructeur. Le gouvernement américain a en effet perdu le cœur et l’esprit des gens ; bien que victime du terrorisme, il fait figure de coupable, car il ignore et transgresse la loi, a orchestré une guerre et a menti, en bref, parce qu’il a abandonné ce qu’il était censé défendre.

Enfin la Frankfurter Rundschau estime que cinq ans après le 11 septembre, il est temps d’abandonner certaines illusions. Le terrorisme islamiste est impossible à éradiquer à court terme, encore moins avec des moyens militaires. L’occident ne peut gagner la lutte tout seul. Il peut se protéger, tant que possible, et aussi par le biais d’une meilleure intégration des minorités musulmanes. Mais l’occident a besoin d’alliés et de confiance dans le monde islamique, pour pouvoir s’attaquer aux racines du fanatisme religieux.