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Cherche maison de retraite cinq étoiles

6 novembre 2007

Vous cherchez un bon hôtel? Il suffit de feuilleter un guide, ce n'est pas cela qui manque. Mais que faire lorsque vous êtes en quête d'un foyer du troisième âge pour un parent? Dans ce cas, faute d'étoiles, juger de la qualité d'un hébergement n'est pas chose facile. C'est ce qui a incité une association d'aide aux personnes âgées à classer d'après leur qualité les prestations de services destinées aux vieillards. Son objectif: aider les familles à s'y retrouver, en cas de besoin, dans la jungle des résidences, foyers et autres maisons de retraite. Un reportage de Chantal Schlicht pour la Deutsche Welle.

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Gentillesse et écoute, des qualités qui font la différence.
Gentillesse et écoute, des qualités qui font la différence.Image : picture alliance /dpa

Le choc, pour Trude Kaiser, se produit il y a trois ans lorsqu'elle apprend que son mari est atteint de la maladie d'Alzheimer. Elle sait alors que le jour viendra où il ne pourra plus rester à la maison. C'est en juin dernier que l'heure sonne : Siegfried Kaiser doit être placé dans un foyer. Trude Kaiser se souvient :

"Avec mon fils nous avons parcouru toute la région en quête d'un établissement. Nous en avons vu une quinzaine. Le problème, c'est de trouver quelque chose de bien qui ne soit pas hors de prix!"

Trouver LA maison sur mesure pour le parent âgé, un défi souvent impossible à relever. Parce que les critères de qualité d'un tel établissement sont difficilement discernables. Trude Kaiser :

"Lorsqu'on visite des foyers, il est très difficile de s'en faire une idée. Moi par exemple, je n'aime pas les grands couloirs, je sais que les patients s'y sentent perdus. Mais pour en savoir plus sur la qualité, il faut vraiment avoir quelqu'un dans son entourage qui connaît le foyer ou bien y rester soi-même plusieurs jours."

Comme il est inhabituel de tester une maison de retraite en s'y installant pour quelques jours, les familles sont en général désemparées face à une décision. D’autant plus désemparées qu’elles n’ignorent pas que dans certains foyers qui se présentent sous un jour alléchant, les conditions de vie sont déplorables. C'est ce qui a incité l'Association PflegeSelbsthilfe à établir un classement des établissements selon la qualité – en s’appuyant sur des critères bien précis. Adelheid von Stösser, Présidente de la PflegeSelbsthilfe :

"Nous avons mis au point des critères basés non pas sur le service et la décoration intérieure comme dans un hôtel, mais sur la qualité de la prise en charge et des soins – ou, si vous voulez, la qualité de vie."

Pour Adelheid von Stösser, décider soi-même de ses actes, ne pas devoir renoncer à tout ce qui constituait l’existence « d´avant », participer aux décisions de la maison d’accueil sont autant d’éléments essentiels de cette qualité de vie. Madame Kaiser, elle, est heureuse d’avoir trouvé un établissement idéal pour son mari. « Il continue à faire des blagues, donc il est bien », dit-elle. Parce qu’on lui accorde beaucoup d’attention. Selon Trude Kaiser :

"Il n'y a pas que les équipements techniques et médicaux qui comptent. Ce qui est très, très important pour les patients, c'est la gentillesse du personnel."

Gentillesse, chaleur, des critères relationnels qui n’ont pas de prix et font toute la différence. Relation entre le personnel et les résidents mais aussi entre les résidents eux-mêmes. Trude Kaiser :

"Ils partagent le même espace de vie, comme une famille, dans des meubles de leur époque, et chacun connaît le visage des autres parce que le foyer en question est de petite taille. C'est un avantage certain. "

Pour se faire une idée de la qualité de ces lieux de vie du 3ème âge et décerner ses étoiles, l’Association PflegeSelbsthilfe va procéder méthodiquement et sérieusement. Adelheid von Stösser :

"Trois personnes seront sur place pendant deux jours pour juger de la qualité de la maison en question. Nous poserons des questions aux résidents mais aussi à leur famille et à tous ceux que nous estimerons bon d’interroger. Ensuite nous donnerons une note de 0 à 9."

Les premiers candidats aux étoiles ne se sont pas fait attendre. Adelheid von Stösser :

"Nous avons déjà un grand nombre d’établissements qui sont prêts à nous ouvrir leurs portes pour le classement, tout simplement parce qu’ils en ont assez de devoir se justifier chaque fois que la presse parle d’un scandale dans un foyer du 3ème âge."

....Toujours est-il que le nouveau classement, en favorisant la transparence, va également stimuler la concurrence et mettre fin, souhaitons-le, aux abus pratiqués dans plus d’une maison. Adelheid von Stösser :

"Nous espérons que bientôt, grâce à l’impact positif de notre initiative, tous les foyers du 3ème âge auront leurs étoiles, comme les hôtels. Des étoiles qui correspondent vraiment à la qualité qu'ils offrent - et pas seulement à celle qu'ils présentent le jour du contrôle. Une qualité qui doit aussi être constante, d’où la nécessité de contrôles continus."

Et en attendant que sorte le classement, Adelheid von Stösser conseille aux familles de vérifier que tout ce est important pour le parent âgé se trouve dans son futur lieu de vie mais que en fin de compte, les choix se font aussi... avec les tripes.

A écouter aussi dans cette émission :

  • Vis à Vis :
    En Pologne non seulement ce type de classement n’existe pas, mais plusieurs scandales ont révélé récemment le fonctionnement «crapuleux» de certaines maisons de retraites, qui abusent des personnes agées et leur soustraient leurs économies.


  • Reportage :
    Alors que le Parlement espagnol vient d’adopter une loi sur la mémoire historique visant a réhabiliter les victimes de la Guerre civile, dans la ville de Malaga on exhume les corps de la plus grande fosse commune du pays. Les corps, aujourd’hui sans noms, de tous ceux qui ont été abattus à partir de 1936 par les franquistes.


  • Portrait :
    Tina Walzer, une historienne autrichienne qui s’est battue pour la réhabilitation du plus grand cimetière juif du pays.


  • Carnet de voyage :
    En Corse, avec le photographe français Françis Tack.