Chaos à Haïti trois jours après le séisme
15 janvier 2010Les Haïtiens ont passé leur troisième nuit dehors, au milieu des cadavres et des ruines. Leur seul espoir provient de l'aéroport de Port-au-Prince. C'est là qu'atterrissent les avions transportant des équipes de secours, des médicaments, ou des vivres. Mais l'aéroport n'est équipé que d'une seule piste, et le trafic est régulièrement interrompu. Le port a lui aussi été fortement endommagé, les routes sont pour la plupart bloquées, et les communications encore quasiment impossibles. Autrement dit: les secours n'arrivent pas dans les zones sinistrées, comme l'explique cet Haïtien dont la fille a été gravement blessée:
« Elle lutte de toutes ses forces, mais j'ai besoin d'aide. Et il n'y en a pas. Elle est en train de mourir, elle devrait être opérée d'urgence. Comprenez-moi bien: il n'y a pas d'aide! J'ai déjà enterré les autres membres de ma famille, ma grand-mère, ma tante. Elle est tout ce qu'il me reste. Je me bats avec elle pour qu'elle survive.»
Pourtant, la communauté internationale s'est mobilisée rapidement. Gouvernements, associations mais aussi personnalités célèbres ne cessent de faire des promesses de dons. Le président américain Barack Obama a ainsi débloqué 100 millions de dollars pour les victimes du séisme et demandé à tous ceux qui l'entourent de faire de cette aide une priorité:
« Pour répondre à un désastre de cette ampleur, nous avons besoin de tous les éléments qui sont en notre pouvoir. La diplomatie, l'aide humanitaire, la puissance militaire, et le plus important, la compassion de notre pays. »
Côté européen, les ministres au Développement des 27 se réuniront lundi mais la Commission a déjà débloqué 3 millions d'euros d'aide d'urgence, et mis des secouristes à disposition. Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'Union:
« Ce qui est le plus important pour le moment, c'est d'envoyer les équipes de sauvetage et de recherche sur place. Il faut que l'aide atteigne les gens, pour que des vies soient sauvées. Je me rendrai plus tard dans la région, mais je souhaite y aller au bon moment. Pour être sûre que moi aussi je peux me rendre utile, et pour voir à quelle vitesse nous avançons. »
Mais sur place, les efforts sont difficiles à coordonner, et les Haïtiens dénoncent le manque d'engagement de leur gouvernement.
Auteur: Audrey Parmentier/Michael Castritius
Rédaction: Carine Debrabandère