Ces dirigeants africains chassés du pouvoir
Le Gambien Yahya Jammeh n'est pas le premier chef d'Etat du continent contraint par les urnes ou par la rue à quitter le pouvoir.
Le dernier de la liste
Sur la liste des chefs d’Etat africains contraints de quitter le pouvoir, Yahya Jammeh est le dernier en date. Battu à l’élection présidentielle de décembre 2016, il a, dans un premier temps, félicité le vainqueur avant de rejeter les résultats des urnes. La Cédéao a alors menacé de le faire partir par la force. Après 22 ans de règne, il a préféré l’exil en Guinée équatoriale.
L'Amiral rouge
Didier Ratsiraka, président à deux reprises de Madagascar, a lui aussi été contraint à l’exil le 7 juillet 2002, à la suite d’un contentieux électoral qui l’a opposé à Marc Ravalomanana. Les dissensions entre les deux camps avaient dégénéré en affrontements. Après neuf ans d’exil en France, Didier Ratsiraka, est rentré en terre malgache le 24 novembre 2011.
Victime du "TGV"
Devenu président de Madagascar après les élections contestées de 2001, Marc Ravalomanana est contraint à la démission le 17 mars 2009 à la suite à de manifestations populaires et après avoir été abandonné par l'armée. Il est remplacé par le jeune maire de la capitale Antananarivo, Andry Rajoelina, propulsé au devant de la scène par l’impopularité grandissante de Ravalomanana.
Dangereux malgré l'exil
C’est au Nigéria que l’ex-président libérien Charles Taylor s’est envolé en 2003, sous la pression de la communauté internationale mais aussi en raison de la rébellion armée dans son pays. Soupçonné de vouloir déstabiliser le Liberia depuis le Nigeria, il est livré à la justice internationale en 2006 puis condamné, en 2012, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre à 50 ans de prison.
Sous la pression de la rue
Zine El Abidine Ben Ali a été obligé de fuir la Tunisie pour l’Arabie Saoudite en janvier 2011, sous la pression de la rue. C’est l’immolation par le feu d’un marchand, lassé par la pauvreté et la misère ainsi que les brimades policières qui avait déclenché le mouvement de protestation populaire.
Derrière les barreaux
Le 11 février 2011, Hosni Moubarak est éjecté de son fauteuil présidentiel après 18 jours de révolte. Il remet ses pouvoirs à l’armée après la mobilisation de centaines de milliers de manifestants. Six ans après sa chute, l’ancien homme fort du Caire séjourne dans un hôpital militaire. Il a aussi été poursuivi pour détournement.
L'enfarineur enfariné
Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est mis aux arrêts après quatre mois de crise et près de 3.000 morts. Une crise née de son refus d’accepter les résultats de l’élection présidentielle de 2010 qui consacrent son rival, Alassane Ouattara. Le "boulanger d'Abidjan" a été arrêté suite aux bombardements de la force française Licorne et de l’ONU.
Un départ dans le sang
C’est près de Syrte que Mouammar Kadhafi est tué le 20 octobre 2011. Il dirigeait la Libye d’une main de fer depuis 42 ans. Sa chute a été provoquée par un vaste mouvement de contestations populaire déclenché à Benghazi et qui s’est transformé, entre temps, en un conflit armé meurtrier. C’est l’opération menée par l’OTAN en mars 2011 qui a facilité la capture de Kadhafi.
Bozizé, un habitué de l'exil
La rébellion Séléka, à dominante musulmane, renverse le 24 mars 2013 le président François Bozizé. La prise du pouvoir de la Séléka entraîne une contre-offensive des rebelles anti-balaka, principalement chrétiens. François Bozizé a, lui, trouvé refuge en Ouganda, après être passé par plusieurs pays d’Afrique de l’Est. Il avait déjà été contraint à quitter son pays dans les années 80 puis 2000.
Compaoré balayé par les citoyens
Après 27 ans de règne sans partage, le président Blaise Compaoré annonce qu’il quitte le pouvoir le 31 octobre 2015. Sa décision a été prise au lendemain d’une journée de manifestations et d’émeutes contre un projet visant à réviser la Constitution. Cette démarche lui aurait permis de rester à la tête du pays. Il a trouvé refuge en Côte d’ivoire où il vit toujours aujourd’hui.